Les solutions à nos problèmes résident dans le savoir

10 avril 2006 - La rédaction 
Michel Serres, philosophe et historien des sciences, s’est interrogé sur l’évolution de l’agriculture et l’écologie, à l’occasion des 9e rencontres Farre de l’agriculture raisonnée, qui se sont tenues le 11 janvier dernier, à l’Unesco. Pour lui, l’écologie est la science la plus difficile parce qu’elle demande un niveau d’excellence.

Depuis le néolithique, l’agriculteur est devenu le spécialiste de la sélection. Aujourd’hui, l’agriculture correspond à la maîtrise de la sélection et de la mutation. Sur ce point, Michel Serres affirme que « nous ne serons jamais assez prudents. L’histoire de l’agriculture est l’histoire de la maîtrise de la vie, c’est-à-dire de la biodiversité. De la même façon qu’un équilibre doit être trouvé entre la confiance en la science et la critique, la recherche génétique doit être maniée avec précaution et faire l’objet de moratoires. Nous avons maîtrisé la sélection à nos risques et périls : les premiers troupeaux venus du Moyen-Orient jusqu’en Europe ont probablement transporté les germes responsables de terribles épidémies. Si le principe de précaution avait alors été appliqué, l’élevage ne serait jamais né ! »

« Essayez l’ignorance… Et bien cela ne marche pas ! On ne se sauvera que par le savoir

Quant à l’écologie, Michel Serres la considère comme « la science la plus difficile parce qu’elle demande un niveau d’excellence dans tous les domaines scientifiques (mathématiques, physique, sciences naturelles, limnologie, biochimie…). Paradoxalement, en face de ces concepts si difficiles à maîtriser, naît une idéologie des plus faciles. Les politiciens adoptent des discours « écologistes » tellement simplistes qu’ils en sont effarants. Les écologues, qui connaissent la « complexité » de l’écologie, hésitent eux à s’engager en politique. Alors, comment marier une idéologie facile fondée sur des « équilibres » (un mot politique et non réaliste scientifiquement, puisque la nature est en perpétuel déséquilibre) et la complexité scientifique ? ».
Face à ces interrogations, ces doutes et ces inquiétudes, Michel Serres reste convaincu « que les solutions seront apportées grâce à la science, la pédagogie, et la recherche.

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