Les surfaces irrigables en baisse 12% en France depuis 2000

20 novembre 2012 - La rédaction 

Les terres équipées pour l'irrigation marquent un recul de 12 % entre 2000 et 2010, indique un rapport du ministère de l'Agricuture, sur la base du recensement agricole. Après avoir augmenté régulièrement sur les trois décennies précédentes, passant de 760 000 à 2 600 000 hectares, ces surfaces représentent aujourd'hui moins de 2 300 000, soit 9 % de la SAU française.

Entre évolutions réglementaires et recul des surfaces de maïs
La mise en place au niveau européen de la directive-cadre sur l'eau en 2000, sa traduction dans la législation française en 2006, le principe de découplage des aides de la Pac cette même année sont autant d'évolutions qui ont pu encourager les agriculteurs à se tourner vers des cultures « sèches ».

Le maïs, principale culture irriguée en France, a vu sa surface diminuer de l'ordre de 8 %. Baisse particulièrement sensible dans les régions du sud, où le taux d'irrigation est élevé, alors que cette culture progressait dans le nord, où l'irrigation est moins nécessaire.

Vers une irrigation plus rationalisée
Les agriculteurs ont également modifié leurs pratiques « en réduisant les cultures à irriguer en période estivale, où la contrainte en eau risque d'être la plus forte, au profit de cultures de printemps ou d'hiver », indique le rapport. Par exemple, la tentation existe de remplacer le maïs, fortement consommateur d'eau en période d'été, par le blé, dont l'irrigation s'effectue plus tôt. De plus, le blé peut se satisfaire d'une irrigation d'appoint, permettant à l'agriculteur de s'adapter plus aisément à la disponibilité de la ressource en eau.

Irrigation – les techniques
> La plus traditionnelle : l'irrigation par gravité.
Elle consiste à amener l'eau en l'état sans pression aux parcelles via un réseau de canalisations. Cette méthode, dispendieuse en eau à cause des pertes par évaporation, est de moins en moins utilisée. Une exploitation sur trois en était équipée en 1979, pour une sur dix en 2010.
Les techniques suivantes, plus modernes, permettent de limiter les pertes en eau, et d'aller vers une automatisation et une régulation des apports.
> La plus répandue : l'aspersion
Cette méthode, qui consiste à projeter l'eau en pluie sur la parcelle, est très largement majoritaire puisque 80 % des agriculteurs irrigant la pratiquent.
> La plus précise : la micro-irrigation
La micro-irrigation consiste à effectuer des apports localisés au niveau des racines à de faibles débits. Elle permet de limiter les pertes en évaporation et de contrôler très précisément les apports d'eau. Même si les surfaces irrigables concernées sont encore relativement faibles (5 %), de plus en plus d'agriculteurs s'équipent :  un irrigant sur quatre en est équipé en 2010 contre 3 % en 1979.

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