Les exploitants agricoles français ont déjà énormément progressé. La quantité d’intrants à la tonne produite a diminué. Il faut poursuivre dans ce sens, y compris répondre concrètement à la question de la gratification des exploitants qui vont changer leurs pratiques. Certes la réglementation est importante, mais il faut être conscient que le système n’atteindra pas son optimum simplement à partir d’interdits.
Il faut concevoir des indicateurs dans une logique d’accompagnement pédagogique de l’agriculteur,
à partir d’une bonne compréhension des process en jeu dans le progrès. C’est d’ailleurs la mission d’un groupe de travail constitué après le Grenelle. Il y aura toujours des débats sur ce thème, mais les indicateurs n’en restent pas moins indispensables, pour fixer des objectifs, donner les jalons, quantifier le progrès et la rémunération. »
« Les systèmes méritent d’être repensés »
« Il n’est pas raisonnable de penser que la problématique de l’environnement doit impliquer moins de production. Mais les systèmes méritent d’être repensés. La spécialisation des grandes régions de production n’est pas la bonne solution. La plupart des denrées doivent être localisées dans les grands bassins de vie, relativement diversifiés, de proximité. Le principal facteur limitant reste la nécessité de concevoir de nouveaux systèmes agricoles de production, qui utilisent d’une manière optimale des solutions ayant le moins d’impact possible sur l’environnement. Ce qui n’exclut ni le bio, ni la chimie. Dès lors que l’on peut utiliser moins d’intrants, il faut le faire. Mais on ne peut raisonnablement se passer de l’azote ou des produits phytosanitaires.
Guy Riba, directeur général délégué de l’Inra