L’agriculture urbaine est plus qu’une simple mode. Cette pratique gagne du terrain partout en France. Ses bénéfices restent toutefois encore à quantifier. L’Institut national de la recherche agronomique (Inra) et AgroParisTech publient, dans Agronomy for Sustainable Development, le 19 décembre 2017, les résultats d’une étude sur cette thématique.
Rendements équivalents ou supérieurs aux potagers de pleine terre
Pendant deux ans, salades, tomates cerise, trèfles incarnat et seigles jouant le rôle d’engrais vert ont été cultivés dans des bacs en bois, au fil des saisons, sur les toits. Trois « technosols » ont été testés, à base de compost de déchets verts et de bois broyé issus de l’entretien d’espaces verts urbains. L’apport de vers de terre a aussi été expérimenté. Un terreau d’origine commerciale a servi de témoin.
Malgré l’absence de fertilisants, les niveaux de production s’avèrent comparables, voire supérieurs à ceux de jardins familiaux en pleine terre, soit 4,4 à 6,1 kg/m² et par saison de culture. Les rendements sont proches de ceux des maraîchers franciliens professionnels en agriculture bio. Par ailleurs, les technosols constitués de déchets urbains sont autant, voire plus productifs que le terreau.
Métaux lourds : les légumes de ville sont dans les clous
Les bacs potagers retiennent plus des trois quarts des eaux de pluie, contrairement à des toits nus. Et les teneurs en métaux lourds (Cd, Cu, Pb, Zn et Hg) des légumes sont largement inférieures aux normes en vigueur. Un bilan des éléments entrant (eau de pluie et d’arrosage) et sortant du système (eau de drainage) établit que les technosols retiennent plus de nitrates qu’ils n’en rejettent. En revanche, ils libèrent plus de carbone dissous dans les eaux de drainage que le terreau.