La collection de variétés anciennes de pommes de terre de l’Inra (Institut national de la recherche agronomique) de Ploudaniel, dans le Finistère, est constituée à partir de 36 espèces apparentées à Solanum tuberosum, la seule espèce de pomme de terre que nous consommons aujourd’hui et qui présente une grande variabilité génétique. La préservation de cette collection nécessite un travail colossal. Car contrairement à certaines plantes conservées sous forme de graines, le maintien d’une variété de pomme de terre nécessite chaque année la plantation au champ, la surveillance, la récolte puis le stockage. Certains clones peuvent éventuellement être conservés sur milieu nutritif, in vitro, durant 18 mois à température fraîche. L’intérêt de la préservation de ces vieilles variétés est de permettre aux obtenteurs français de bénéficier de la variabilité génétique grâce à la valorisation des gènes d’intérêt présents au sein des espèces sauvages apparentées aux formes cultivées. « Il faut dix ans pour obtenir une nouvelle variété, entre le moment où on imagine le croisement et l’inscription au catalogue, explique Frédérique Aurousseau de la station de recherche du Comité Nord de la pomme de terre. « Cela implique d’imaginer les utilisations dix ans après. On sait déjà par exemple que l’on aura besoin de variétés plus rustiques, ayant un potentiel de rendement plus élevé et moins exigeantes en intrants et en eau. »
L’exemple de la pomme de terre
Le 22 mai, à l'occasion de la journée mondiale de la biodiversité sur le thème de l'agriculture, le Gnis organisait plusieurs visites sur le terrain pour faire découvrir le rôle des semences dans la préservation de la biodiversité. A Beuvry la Foret, dans le Nord, c'est l'exemple des pommes de terre qui était présenté.