« Avec des prix très attractifs pour les céréales et face à un soutien insuffisant des systèmes herbagers, le retournement des prairies pourrait s’accélérer, et ce malgré la conditionnalité des aides au maintien des prairies permanentes », s’inquiétait André Pflimlin de l’Institut de l’élevage lors de la conférence d’ouverture du salon de l’herbe 2008 à Mirecourt (88), le 4 juin. Or, que ce soit parmi les responsables professionnels, les agents de développement ou les experts de l’écologie de la région Lorraine, le maintien des prairies qui représentent 45 % de la SAU régionale constitue un enjeu fort. Ces surfaces toujours en herbe sont non seulement favorables aux paysages, à la qualité de l’eau et à la biodiversité mais elles sont aussi la base de systèmes techniques économes en engrais, phytosanitaires et carburants. D’après André Pflimlin, une gestion un peu plus pointue de la pousse de l’herbe et de la fauche permettraient même de gagner 20 % de rendement sur les quelques 10 millions d’hectares de prairies françaises, soit l’équivalent d’1 million d’hectares de blé et 15 % en protéines soit une économie de 5 millions de tonnes de soja. L’occasion de démontrer encore une fois le « potentiel stupéfiant de l’herbe » comme le clamaient malicieusement les affiches du salon.