Dans sa publication Insee Première n°1876, parue le 11 octobre, l’Institut national de la statistique et des études économiques dresse le bilan économique du secteur agricole. Le document révèle notamment que le milieu contient des disparités de revenus importantes, largement liées à la diversité de nature des productions. Les filières d’élevage possèdent les revenus et le niveau de vie les plus faibles.
11 300 euros par an pour les éleveurs bovins
Plus précisément, les territoires d’élevage en viande sont les plus concernés par la pauvreté : un agriculteur sur quatre vit sous le seuil de pauvreté. A titre d’exemple, le revenu moyen annuel des élevages bovins s’élevait à 11 300 euros en 2018. C’est le plus faible du secteur, notamment en raison de la présence faible de revenu complémentaire au sein des foyers. Les élevages bovins lait, de granivores, le maraîchage et l’horticulture sont également concernés par des revenus faibles, qui contribuent peu aux ressources des ménages (38 % pour l’élevage et 20 % en maraîchage et horticulture). Les revenus des exploitations de grandes cultures spécialisées et les cultures fruitières sont proches de la moyenne nationale, notamment en raison des activités salariées secondaires, exercées par le conjoint ou l’agriculteur lui-même. Finalement, les territoires viticoles et les grandes cultures sont les plus aisés, et le revenu agricole y représente 40 % des revenus des ménages.
18 % d’agriculteurs sous le seuil de pauvreté
Plus généralement, le secteur agricole a un niveau de vie annuel médian comparable à l’ensemble des ménages percevant des revenus d’activité. Cependant, les exploitants sont davantage exposés à la pauvreté monétaire (18 % vivent sous le seuil de pauvreté, contre 13 % sur le reste des ménages français). En moyenne, le revenu agricole représente un tiers des ménages, soit 17 700 euros. L’Insee rappelle également l’enjeu de la transmission des exploitations, dont s’est notamment emparé le Gouvernement en juillet, à travers une campagne de communication : plus de la moitié des agriculteurs ont 50 ans ou plus.