Christophe Grison : Même si les textes d’application sortent avant le 30 juin comme on peut aujourd’hui le penser, cet objectif ne sera pas facile à atteindre. Certes la certification environnementale est prévue par étapes et nous pouvons travailler rapidement sur les niveaux 1 et 2. Mais le niveau 3, plus complexe, paraît hors de portée dans l’échéance prévue.
C&E : A quel niveau seront certifiés les agriculteurs actuellement qualifiés en agriculture raisonnée ?
C.G. : Les agriculteurs qualifiés en agriculture raisonnée devraient accéder automatiquement à la certification de niveau 2. Les projets de décrets introduisent en effet la notion d’équivalence pour les démarches collectives type Farre ou Agri Confiance.
C&E : Avez-songé à changer le nom de Farre ?
C.G. : Dans les prochains mois, on va en effet parler davantage de certification environnementale que d’agriculture raisonnée. Mais pas question de changer le nom de Farre. L’expression « agriculture raisonnée » est bien ancrée dans les mentalités. Elle est synonyme de production agricole respectueuse de l’environnement.
C&E : Quel rôle peut jouer Farre dans l’avenir ?
C.G. : L’agriculture doit changer sa façon de produire tout en apportant la preuve aux citoyens. L’esprit du Grenelle fixe un cap et nous demande de nous orienter vers des pratiques plus durables. Dans cette optique, Farre entend poursuivre à la fois son rôle d’accompagnement dans le changement des conduites culturales et de pont entre la profession agricole et la société.
Les principales caractéristiques des niveaux de la certification environnementale
– Le niveau 1 correspond au respect des exigences environnementales de la conditionnalité des aides Pac et à la réalisation d’une évaluation par l’exploitant au regard du référentiel de deuxième niveau ou au regard des indicateurs de troisième niveau. Il fait l’objet d’une attestation par un organisme habilité dans le cadre du système de conseil agricole (SCA).
– Le niveau 2 s’appuie sur des obligations de moyens correspondant à des exigences figurant dans un référentiel. Il est contrôlé par un organisme tiers indépendant agréé par le ministère de l’Agriculture. Il s’articule avec les démarches existantes qu’elles soient sectorielles (charte des bonnes pratiques,…), horizontales (agriculture raisonnée,…), territoriales ou liées à la certification de produits. Cette reconnaissance des démarches existantes se ferait selon un principe de « double équivalence » : équivalence des référentiels et équivalence des systèmes de contrôle. C’est à ce niveau qu’est ouverte la possibilité d’intégrer des démarches collectives.
– Le niveau 3 (Haute valeur environnementale) s’appuie sur des indicateurs permettant de mesurer les performances environnementales des exploitations, avec engagement de résultats. L’exploitant pourra choisir d’être évalué sur une batterie de quatre indicateurs composites correspondant aux quatre thématiques environnementales : biodiversité, gestion de la fertilisation, stratégie phytos et gestion de la ressource en eau option A) ou sur deux indicateurs synthétiques, à savoir le poids des intrants dans le chiffre d’affaires et le pourcentage de la SAU en infrastructures agro-écologiques (option B). Ces deux approches permettent de s’adapter aux différents modes de gestion des exploitations, mais sanctionnent un niveau d’excellence équivalent. Le niveau 3 est contrôlé par un organisme tiers indépendant agréé par le Ministère de l’agriculture.
Source Farre et Coop de France