Loi d’avenir : « L’Agro-écologie n’est pas clarifiée »

14 janvier 2014 - La rédaction 

Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA, a suivi les premières décisions des députés sur la loi d'avenir agricole, dont le vote a lieu le 14 janvier. Elle livre ses réactions pour le site Référence environnement,
 

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Quel regard portez-vous sur les débats qui ont eu lieu à l'Assemblée nationale sur la loi d'avenir agricole ?
39 articles composent cette loi, très vaste, et qui doit porter les fondements de l'agro-écologie. Or, ce concept, n'a toujours pas été clarifié, c'est encore trop conceptuel. La validation des GIEE, Groupements d'intérêt économique et environnemental, n'a pas été accompagnée de précisions quant au contenu et aux moyens financiers. Si l'agro-écologie est une vision pragmatique et scientifique, alors nous sommes prêts à aller dans cette voie, que nous suivons déjà depuis longtemps.
Il faut aussi dire que ces débats n'ont pas rassemblé les foules. Si plus de 60 députés étaient présents le jour de l'ouverture de la lecture du projet, ils n'étaient plus qu'une dizaine le 10 janvier pour suivre l'examen de la loi.

Que pensez-vous des articles sur les produits phytosanitaires ?
Si nous sommes satisfaits de pouvoir continuer à informer et à communiquer sur leur utilisation auprès des agriculteurs, nous restons opposés au nouveau rôle imposé à l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail en matière d'autorisation, qui revenait auparavant au ministère de l'Agriculture. C'est une façon pour les politiques de se décharger de leur responsabilité et nous sommes contre le fait que l'Anses soit désormais juge et partie. Par ailleurs, le texte rend obligatoire le conseil en matière d'utilisation des pesticides mais nous ne savons pas qui paiera ce conseil. Nous sommes également opposés au certificat d'économie de produits phytosanitaires qui n'est pas en phase avec les aléas climatiques avec lesquels doivent composer les agriculteurs.
Point positif toutefois : l'obligation pour les agriculteurs d'obtenir le certiphyto a été repoussée au 26 novembre 2015, au lieu du 1e novembre 2014.

En matière de foncier, vous avez soutenu l'idée d'une compensation économique agricole…
Tout à fait, à l'instar de la compensation environnementale lorsqu'il y a un projet d'infrastructure sur des terres agricoles. Mais l'amendement n'a pas été retenu. La proposition n'est cependant pas rejetée : il a été évoqué le fait de tester cette solution pendant cinq ans. Ce qui nous semble beaucoup trop long.
Par ailleurs, nous nous étions opposés à l'idée de bail environnemental. Or, cela a été voté. Ainsi, un propriétaire pourra apposer des clauses environnementales dans son bail, ce qui est inquiétant pour les agriculteurs qui louent des terres.
 

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