C’est sans doute le symbole le plus important de la loi Égalim qui est en passe de passer à la trappe. Les sénateurs de la commission économique du Sénat ont assoupli, les 12 et 13 juin, les modalités de l’objectif de 50 % de produits de qualité, durables et locaux dans la restauration collective publique. Dans le viseur : les 20 % de produits biologiques. « Le risque serait de voir les collectivités territoriales avoir recours à l’importation si de tels seuils étaient fixés », assure-t-on du côté de la commission. Qui préfère laisser le soin aux acteurs territoriaux de déterminer la part pouvant être supportée par les filières agricoles locales.
« Pas plus cher ou difficile à trouver », peste un sénateur
Une position qui fait jaser dans les couloirs du Palais du Luxembourg. Le sénateur du Morbihan Joël Labbé exprime sa déception dans une lettre cosignée par Gilles Pérole, élu à Mouans-Sartoux, où le 100 % bio est en vigueur. Pour eux, « le bio local n’est pas plus cher, ni plus difficile à trouver. » Les deux hommes politiques s’étonnent par ailleurs de l’inquiétude provoquée par l’importation d’aliments bio, quand « personne ne s’émeut de l’import d’aliments conventionnels. » Et invitent les sénateurs à réintroduire la mesure dans le texte qui sera étudié en séance plénière à partir du 26 juin.
En 2016, l’argument du prix avait déjà en partie contribué à l’échec de la proposition de loi de la députée Brigitte Allain, qui suggérait 20 % de bio et 40 % de local dans la restauration collective publique.