L’outarde canepetière, indicateur de biodiversité

26 octobre 2010 - La rédaction 

Alors que les populations d’outarde canepetière avaient diminué de 80 % en deux décennies, elles sont à nouveau en augmentation dans les Deux-Sèvres. « C’est la preuve qu’il est possible de concilier agriculture intensive et conservation de la biodiversité », explique Vincent Bretagnolle, spécialiste de l’écologie comportementale et directeur du Centre d’études biologiques de Chizé (CNRS). Les causes de la disparition des populations d’outarde des plaines céréalières de Poitou Charentes ont été identifiées, suite à un vaste programme de recherche mené depuis 1997.

Réintroduction de prairies dans le milieu agricole

L’Outarde canepetière, Tetrax tetrax, espèce emblématique des paysages agricoles. Crédit photo : Vincent Bretagnolle (CNRS)

En réduisant les haies et les prairies si utiles à sa reproduction, l’agriculture intensive avait fait disparaître l’habitat naturel de l’outarde. L’idée a donc été de réintroduire des prairies dans la rotation et d’abandonner certaines techniques culturales telles que les fauches de luzerne en juin et juillet. Cette agriculture alternative, comme la définit Vincent Bretagnolle, se développe dans le cadre de pratiques contractuelles type MAE, mesures agri-environnemental.

Un problème d’alimentation
Les travaux de Vincent Bretagnole montrent que la réduction des disponibilités alimentaires engendrée par la disparition des prairies est l’une des causes principale du déclin des outardes est . En effet, pour les orthoptères comme pour beaucoup d’autres espèces d’insectes de grande taille, les milieux prairiaux représentent le principal, sinon l’unique milieu de vie ou de reproduction. Les criquets du genre Calypatmus par exemple dont sont très friandes les outardes pondent en fin d’été, juste sous la surface du sol. Labourer une parcelle provoque la disparition totale ou partielle de ces oeufs.
Or, dans les systèmes céréaliers intensifs, où la polyculture élevage a disparu, le labour peut concerner 90 à 95% de la superficie de l’exploitation agricole. Autant de pontes de criquets détruites et autant d’outardes disparues. « 80 % des poussins peuvent mourir de faim au cours de leur première semaine », souligne Vincent Bretagnolle.

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