Pour lutter contre ces ennemis, la pratique la plus répandue consiste à appliquer des produits phytosanitaires qui protègent les plantes. Mais, ces produits peuvent aussi avoir des conséquences négatives pour l’utilisateur et pour l’environnement, surtout s’ils sont utilisés sans respecter un certain nombre de précautions (choix en fonction de la cible visée, respect des dates et des doses d’utilisation, prise en compte de l’environnement où le produit doit être appliqué…).Dans certains cas, en particulier contre certains ravageurs, il est possible de mettre en pratique la lutte biologique, c’est-à-dire d’utiliser des moyens biologiques pour contrôler les attaques. Ces moyens biologiques peuvent être soit des insectes ou des acariens utiles (appelés aussi auxiliaires) soit des préparations à base de bactéries, champignons ou virus entomopathogènes (qui infectent les insectes nuisibles et entraînent leur mort).
Une alternative : la lutte intégrée
Parfois, la lutte biologique se révèle insuffisante pour obtenir une bonne protection des plantes, et il est nécessaire de compléter son efficacité par l’utilisation de traitements chimiques : on pratique ainsi la lutte intégrée qui consiste, donc, à mettre en oeuvre différents moyens et produits pour obtenir une protection satisfaisante des plantes.
Au cours de ces dernières années, la lutte biologique et la lutte intégrée se sont développées dans différentes situations :
– en grande culture avec les lâchers des micro-guêpes, des Trichogrammes, pour protéger les cultures de maïs contre les attaques de la pyrale du maïs.
– en cultures protégées (tomate, concombre, poivron…) avec des lâchers de plusieurs auxiliaires contre différents ravageurs ; cette technique est utilisée sur environ 2000 ha, soit la majorité des productions de légumes sous serres en France
– en jardins et espaces verts avec l’utilisation de la coccinelle contre de nombreux pucerons
Des punaises pour protéger les poiriers
D’autres méthodes de lutte biologique et de lutte intégrée continuent à se développer, avec notamment des lâchers de la punaise prédatrice en vergers de poiriers pour lutter contre le psylle.
L’utilisation de la lutte biologique et de la lutte intégrée nécessite un apprentissage car les produits sont, d’une part, vivants et périssables (il faut notamment prévoir de les commander et de les utiliser suivant les indications du fournisseur) et, d’autre part, relativement spécifiques, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent être utilisés que contre un ou plusieurs ravageurs bien définis (contrairement à des insecticides qui tuent différents insectes sans trop de distinction).
Par ailleurs, la date d’utilisation est aussi très importante. Par exemple, si on lâche des coccinelles sur des plantes avant qu’il n’y ait des pucerons, les coccinelles n’ont rien à manger et quittent les plantes sur lesquelles on les a déposées. A l’inverse, si on attend trop longtemps et que le lâcher est réalisé quand les plantes sont couvertes de pucerons, les coccinelles ne peuvent pas consommer tous les pucerons et protéger les plantes.
De nouveaux auxiliaires à l’étude
Les méthodes d’utilisation sont mises au point grâce à des expérimentations, et au fur et à mesure, ces méthodes sont optimisées et simplifiées. Ainsi, l’utilisation des coccinelles au stade adulte exige une expérience et des observations relativement précises et la mise au point et la simplification de la technique nécessitent encore des expérimentations. En revanche, les conditions d’utilisation des coccinelles au stade larvaire sont déjà définies et en général, le lâcher d’un nombre suffisant de larves permet de contrôler facilement les attaques des pucerons.
L’utilisation des larves de coccinelles contre les pucerons est, actuellement, l’exemple le plus connu de lutte biologique en jardins et espaces verts. D’autres travaux sont en cours pour pouvoir utiliser de nouveaux auxiliaires contre d’autres ravageurs dans ce milieu.