Les maïs transgénique MON 810 ou NK603 n’affectent pas la santé et le métabolisme des rats. Tel est le résultat d’une étude publiée le 10 décembre 2018 dans la revue Toxicological Sciences, menée par l’Institut national de la recherche agronomique (Inra). Le maïs OGM MON 810 produit la protéine Bt, le rendant résistant à certains insectes, et le NK603 est résistant au glyphosate.
Une étude sur six mois
Concrètement, des rats ont été nourris pendant six mois avec un régime contenant soit du maïs OGM, soit du maïs non-OGM, à différentes concentrations. Les chercheurs n’ont identifié aucun marqueur biologique significatif lié à l’alimentation au maïs transgénique. De même, ils n’ont observé aucune altération du foie, des reins ou de l’appareil reproducteur des rats soumis aux régimes contenant ces OGM. « Ces travaux ne mettent pas en évidence d’effet délétère lié à la consommation de ces deux maïs OGM chez le rat, même pour de longues périodes d’exposition », insiste l’Inra dans un communiqué du 12 décembre.
Les travaux ont été réalisés dans le cadre du programme Risk’OGM, financé par le ministère de la Transition écologique, piloté par l’Inra et réunissant 13 partenaires, dont l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et le Centre nationale de la recherche scientifique (CNRS).
Les travaux Séralini concluaient à un risque de tumeurs
Cette étude vient contredire celle du professeur Gilles-Éric Séralini, qui concluait à un risque accru de tumeurs mammaires et d’atteintes hépato-rénales pour les rats nourris au maïs NK 603. Des travaux qui avaient été rejetés en 2012 par l’agence européenne de sécurité des aliments, l’Efsa, pour ses « lacunes importantes constatées dans la conception et la méthodologie ». L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) avait également émis des réserves.
Premières réactions contradictoires
Dans un communiqué du 14 décembre, l’Association française des biotechnologies végétales (AFBV), indique que ces conclusions complètent celles « des études publiées en mai dans le cadre d’une contre-expertise des travaux de Gilles-Éric Seralini commandée par l’Union européenne. Ainsi, il a fallu dépenser 15 millions d’euros pour démontrer que cette campagne de communication aboutissant à accuser les OGM d’entraîner le cancer était, en fait, une campagne de désinformation. »
Pour la Confédération paysanne, l’étude ne dément pas celle du professeur Séralini. « Aussi bien du point de vue méthodologique que des questions posées, les études ne sont pas comparables », indique-t-elle dans un communiqué du 14 décembre.