Pour lutter contre le changement climatique, le rôle de l’agriculture est de plus en plus mis en avant, notamment pour le stockage du carbone dans le sol. Mais le secteur a également du potentiel en matière de production d’énergies renouvelables. C’est ce que souligne un rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), présenté le 21 juillet. « L’agriculture peut jouer un rôle pivot dont nous ne pouvons ni ne devons faire l’économie », souligne le document. 20 propositions sont formulées pour accélérer cette dynamique. Parmi elles figure le développement « de manière prioritaire » de la méthanisation. Pour accompagner cet effort, le document préconise de mieux assurer la traçabilité des intrants dans les méthaniseurs, d’organiser une vigilance sur la qualité des installations, et de réduire les fuites indésirables, notamment le CO2, le méthane ou l’ammoniac. « Nous attendons la marque d’un soutien plus fort de la part des pouvoirs publics », résume le député du Rhône (LREM) Jean-Luc Fugit, co-rapporteur du rapport. Il plaide ainsi pour un rééquilibrage des soutiens publics, et appelle à l’engagement d’une réflexion sur le soutien à l’éolien terrestre.
Loi foncière et agrivoltaïsme
Le développement du stockage de l’énergie, de la recherche, du conseil aux agriculteurs sont également encouragés. Si la production alimentaire doit rester la priorité des surfaces agricoles, le rapport insiste sur la valorisation du travail des agriculteurs que pourrait permettre cette production d’énergie. « L’ambition est que la valeur produite retourne aux agriculteurs et aux territoires », indique le co-rapporteur du texte. Enfin, le rapport se prononce en faveur d’un nouveau cadre législatif sur le foncier. « Nous souhaiterions voir une loi foncière en 2021, mais est-ce que le Gouvernement pourra tout faire, nous en discuterons avec le ministre de l’Agriculture lors d’un point futur sur ce rapport », finit Jean-Luc Fugit. Dans ce cadre, le rapporteur appelle de ses vœux le déploiement de l’agrivoltaïsme, qui a également l’avantage de ne pas présenter de conflits d’usage avec la production alimentaire.
50 000 exploitations assurent la production de 20 % de l’énergie renouvelable (3,5 % de la production nationale d’énergie). Une multiplication par trois de ce potentiel est envisagée dans de nombreux scénarios prospectifs, pour atteindre la neutralité carbone en 2050.