31 387 tonnes de miel ont été produit en France en 2022, selon la dernière édition de l’Observatoire de la production de miel et de gelée royale, publiée par FranceAgriMer en juillet : il s’agit du meilleur résultat enregistré depuis 10 ans, après 2020. Un bilan positif, mais qui ne suffit pas à calmer les inquiétudes concernant l’avenir de la filière. La cause : une très grande disparité des rendements au sein du territoire national, particulièrement faibles dans les régions Sud, qui subissent de plein fouet les conséquences du changement climatique. Dans un communiqué diffusé peu de temps après la publication de ces résultats, le 28 juillet, InterApi, interprofession des produits apicoles, et ADA France, fédération des associations de développement de l’apiculture, tirent la sonnette d’alarme.
Des variétés perturbées par un climat imprévisible
« Alors que nous sommes à l’origine les plus grands producteurs nationaux, nous voici sur le point de cumuler une troisième année de calamité » déplore Éric Lelong, président d’InterApi et apiculteur dans l’Hérault, joint par Culture Agri. Et pour cause, de nombreuses régions du Sud ont été frappées par des phénomènes météorologiques inhabituels à des périodes clés de l’année, compromettant le développement des plantes mellifères. « Nous n’avons pas eu une goutte d’eau en mars ; mais du froid, du vent et même de la grêle au mois de mai, et les acacias n’ont pas supporté », raconte Éric Lelong. Certaines variétés se font ainsi de plus en plus rares dans le paysage méditerranéen. « La production du miel de lavande, qui est labellisé IGP Provence, se délocalise peu à peu vers le centre de la France, où les rendements deviennent meilleurs », indique Éric Lelong.
Vers une mutation du métier d’apiculteur
Face à de telles perturbations, les apiculteurs du Sud vivent difficilement de leur activité, et les aléas du marché du miel ne jouent pas en leur faveur. Puisque le nord de la France produit en grande quantité, les prix de vente tendent à diminuer. Dans le Sud, la vente en circuit court est donc privilégiée, pour valoriser au maximum la production, mais les stocks peinent à s’écouler. De plus en plus d’agriculteurs s’éloignent ainsi de leur fonction primaire, celle de producteur, et se tournent vers la revente de miel, faisant craindre à la filière une perte du savoir-faire apicole.
Les abeilles ne font pas que du miel !
« Lorsque l’on achète un pot de miel, on achète aussi tout le travail de pollinisation effectué par les abeilles pour sa fabrication », avance Éric Lelong, insistant sur l’importance de l’activité apicole à travers les services écosystémiques qu’elle rend. Comme l’indique en effet l’Observatoire français d’apidologie (Ofa), « les abeilles représentent à elles seules 80 % de la pollinisation nécessaire au maintien et au développement de la production agricole ». Un processus naturel d’autant plus important qu’il représente une valeur considérable, puisque selon l’EFESE* de novembre 2016 : « En France, la part de la production végétale destinée à l’alimentation humaine que l’on peut attribuer à l’action des insectes pollinisateurs représente une valeur comprise entre 2,3 milliards et 5,3 milliards d’euros ». Le déclin de la filière apicole n’est donc pas une affaire de miel uniquement, mais touche tous les secteurs liés à l’alimentation.
*Évaluation Française des Écosystèmes et des Services Écosystémiques
Les abeilles ne font pas que du miel !
« Lorsque l’on achète un pot de miel, on achète aussi tout le travail de pollinisation effectué par les abeilles pour sa fabrication », avance Éric Lelong, insistant sur l’importance de l’activité apicole à travers les services écosystémiques qu’elle rend. Comme l’indique en effet l’Observatoire français d’apidologie (Ofa), « les abeilles représentent à elles seules 80 % de la pollinisation nécessaire au maintien et au développement de la production agricole ». Un processus naturel d’autant plus important qu’il représente une valeur considérable, puisque selon l’EFESE* de novembre 2016 : « En France, la part de la production végétale destinée à l’alimentation humaine que l’on peut attribuer à l’action des insectes pollinisateurs représente une valeur comprise entre 2,3 milliards et 5,3 milliards d’euros ». Le déclin de la filière apicole n’est donc pas une affaire de miel uniquement, mais touche tous les secteurs liés à l’alimentation.
*Évaluation Française des Écosystèmes et des Services Écosystémiques