Milan 2015 – Comment limiter le gaspillage alimentaire ?

6 août 2015 - La rédaction 
Bruno Genty, France Nature et Environnement, est interrogé par Paul De Brem à l'occasion des Mercredis du Pavillon de la France, sur le thème du gaspillage alimentaire et des leviers à activer pour le limiter.

Selon la FAO, un tiers des aliments produits sur terre n'arrive pas dans l'estomac du consommateur. Une partie de ces pertes est inévitable : récoltes non-effectuées pour cause de conditions climatiques défavorables ou épluchures de fruits et légumes… Pour autant, la plus grande partie sont des déchets qui pourraient être évités. La mise en marché, par exemple, de fruits d'un calibre minimum conduit à jeter les produits non conformes mais consommables dès la récolte. A l'autre bout, la restauration collective n'est pas en reste.

Retrouver de l'autonomie
Bruno Genty insiste sur la nécessité, pour les consommateurs, de regagner leur autonomie. Il propose de substituer à l'achat compulsif des produits en tête de rayon dans les supermarchés, une  réflexion sur une alimentation de meilleure qualité, davantage réalisée au domicile. Exemple le plus emblématique à ses yeux : le hachis Parmentier. Un plat qui typiquement permettait de ne pas jeter les restes de viande en les accommodant avec des pommes de terre, devenu un plat préparé. 25 % des fruits sont jetés. Autant en faire des compotes ! Pire : 20 % des produits sont jetés sans être déballés.

Générique Alimentation générale.

Les plus pauvres dans les pays développés sont aussi les plus touchés par la mal bouffe et ses corrolaires, le diabète et l'obésité. Des mouvements solidaires se déploient pour diffuser information et formation sur les moyens de mieux manger, sans pour autant dépenser plus.

28 % des terres inutilement cultivées
Un tiers de produits non consommés, cela correspond à 28 % de la SAU inutilement cultivée, autant d'eau, d'engrais ou de produits phytosanitaires consommés pour rien. A l'heure de la COP 21, cela correspond aussi à 3,3 milliards de tonnes équivalent CO2… soit, pour être plus explicite, plus de deux fois les émissions de GES liées au transport aux USA.

L'Union européenne affiche un objectif pour le moins ambitieux d'une réduction de 50 % des pertes à l'horizon 2025. Quelques mesures réglementaires ont été prises ou vont l'être en France : don des invendus par les supermarchés, suppression de la date limite d'utilisation optimale pour des produits comme le riz, le thé… La réponse est dans chaque frigo.

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