Les agricultures périurbaines sont souvent associées aux circuits courts, des voies de commercialisation limitant au maximum les intermédiaires entre le producteur et le consommateur. En France, près d'une exploitation sur cinq pratique la vente en circuits courts et on observe une explosion de ces formes de commercialisation : marchés de producteurs, Amap, drives fermiers, boutiques à la ferme… En revanche, des études montrent que ces exploitations ne sont pas forcément plus pérennes que les autres. En effet, si les circuits courts assurent une bonne rémunération ils sont également souvent synonymes d'une énorme charge de travail pour les exploitants. On observe également un accès inégal aux circuits courts pour les consommateurs, pour des raisons économiques ou sociales.
Entre jardins associatifs et fermes verticales
A l'intérieur des villes, l'agriculture peut prendre diverses formes. En témoigne le phénomène des jardins associatifs qui se développe en Europe et en Amérique du Nord. Si beaucoup s'inquiètent de la teneur en polluants des aliments produits en ville, une étude menée par l'AgroParisTech montre que la teneur en plomb des salades produites sur les toits du 5e arrondissement de Paris est très en dessous de la limite européenne autorisée. Selon Christine Aubry, 80 ha de toits sont potentiellement cultivables à Paris. Et jusqu'à 6 500 t d'aliments par an pourraient être produites en exploitant le bâti urbain. Loin des 90 000 tonnes d'aliments consommées chaque année par les Parisiens, l'agriculture intra-urbaine a surtout un intérêt d'ordre qualitatif et permettra de développer les productions locales. Les fermes verticales sont quant à elles au centre de nombreuses controverses. Si elles sont très productives, beaucoup se demandent si elles seront environnementalement acceptables en raison de leur forte consommation énergétique. Des progrès récents, comme le passage aux Leds ou la récupération de la chaleur urbaine pour chauffer les serres, ont toutefois permis des économies d'énergie non négligeables sur ces fermes.