« Ne faut pas opposer le bio et le durable ou le raisonné »

17 juin 2009 - La rédaction 

Pour Jean-Charles Bocquet, directeur général de l’UIPP, Union des Industries pour la Protection des Plantes, « il faut accompagner la demande sociétale en parlant de complémentarité des méthodes et non de méthodes alternatives ». C’est ce qu’il a souligné lors d’un débat, le 5 juin. Car pour lui, les solutions alternatives aux traitements phytosanitaires permettant le maintien de la compétitivité n’existent pas encore. « Contrairement aux produits phytos, les méthodes alternatives n’ont pas encore fait leurs preuves en termes de maintien de rendements acceptables, de qualité, de prix abordables et de respect de l’environnement. Face à la réduction des substances actives disponibles, les méthodes alternatives sont nécessaires, mais il est inutile de donner de faux espoirs : ces méthodes sont longues à développer et sont souvent plus techniques que les méthodes chimiques ».
En raison du durcissement de la réglementation (directive 91/414/CEE et règlement la révisant qui devrait être mis en application début 2011), les estimations tablent sur un nombre de substances actives restantes compris entre 200 et 250, alors que l’on en comptait 966 en 1993. Jean-Charles Bocquet a de ce fait mis en avant la nécessité de gérer au mieux ces molécules restantes.
Communiquer via Internet devient indispensable

« Nous nous sommes trop cachés. Il faut informer, communiquer, participer aux débats, et travailler en filière pour nous défendre », a repris le directeur général de l’UIPP. Un besoin de communication que Jean-François Proust, animateur de ForumPhyto, a confirmé, d’autant que la question des phytos sur les fruits et légumes est très sensible. « La pression des ONG est forte : jouer sur l’émotion, avec des images chocs est très facile. Ces ONG savent par ailleurs très bien communiquer, surtout via Internet. Il suffit de voir la récente affaire sur le raisin de table lancée par le MDRGF : ce mouvement sait que même s’il perd la bataille juridique, il va gagner la bataille médiatique. Il est donc temps que notre profession rattrape son retard sur sa présence sur Internet. »

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