“Aujourd’hui, la biomasse est capable de remplacer le pétrole dans la plupart de ses applications”, selon Dominique Bussereau.
Cellulose : molécule d’avenir
“La France vise une production de 14 Mhl de bioéthanol en 2010 et de 19 Mhl en 2015, soit l’équivalent de 22 % des surfaces actuelles de betteraves, 9 % des surfaces de blé et 3 % des surfaces de maïs, indique Alain Jeanroy, coordinateur bioéthanol CGB/AGPB/AGPM. Sans tenir compte des perspectives de gain de productivité à l’hectare avec les biocarburants de seconde génération…” Ce dernier ne cache pas que l’ambition de la filière n’est pas de se limiter aux besoins nationaux mais aussi d’exporter. Encore faut-il que la politique énergétique donne un signal fort.
“Avec de la cellulose, on peut produire de la chaleur, de l’électricité… ou de la pâte à papier, souligne Christoph Büren, secrétaire général de l’AGPB. En Côte-d’Or, un centre de recherche est chauffé avec de la paille. À Reims, une usine pilote de production de pâte à papier à partir de paille est en projet”, illustre-t-il. Les grandes cultures, avec les pailles, chaumes et rafles, représentent un gisement de 40 Mt, dont 5 Mt sont disponibles pour de tels débouchés. La chimie verte, enfin, offre d’autres perspectives prometteuses. “La biomasse pourrait représenter, à l’horizon 2010, 1 à 1,5 % des parts de marché des polymères, 11 % pour les lubrifiants, 12,5 % pour les solvants et 40 % pour les tensioactifs”, relève Michel Girard, directeur du centre sur les produits renouvelables Pronovial (51). Pour Michèle Pappalardo, présidente de l’Ademe, la source prioritaire de biomasse reste pourtant la forêt. “Dès 2010, nous devrons faire face à une concurrence d’usage des surfaces agricoles”, estime-t-elle. Un avis qui ne semble pas partagé par tous…