L’avis de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) sur les OGM rendu vendredi a fait grincer des dents les associations écologistes. Le gouvernent français, dépositaire de la clause de sauvegarde, maintient quant à lui sa position.
Les associations écologistes sont montés au créneau ce week-end pour condamner l’avis de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) rendu ce 31 octobre et considérant que la clause de sauvegarde française sur le maïs OGM MON810 n’est pas justifiée. Clause que la France avait déposé auprès de la Commission européenne en février. Le gouvernement a aussitôt annoncé vendredi qu’il maintenait sa position lui permettant de suspendre la culture du maïs OGM. Le ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo et la secrétaire d’Etat Nathalie Kosciusko-Morizet rappellent que l’avis de l’EFSA n’est qu’une « étape » du processus, la décision revenant au Conseil des ministres européens puis éventuellement à la Commission européenne. Ils soulignent au passage que la France a initié en mars 2008 des travaux pour « renforcer l’évaluation environnementale des plantes génétiquement modifiées ». De son côté, l’Association Française pour l’information scientifique (AFIS) évoque “la déformation des conclusions scientifiques à des fins politiques partisanes, soulignant que le demande de sauvegarde de la France n’était pas fondée.
Selon la Fédération France Nature Environnement (FNE), cette décision marque « une absence totale de prise en compte du principe de précaution », ajoutant « qu’il revient à la présidence française de l’Union européenne de défendre l’avis de l’immense majorité des citoyens européens qui ne veut des OGM ni dans les assiettes, ni dans les champs ». Même son de cloche pour Greenpeace pour qui, « cette décision grave pourrait ouvrir la voie à la ré-autorisation de ce maïs en France ».
La décision de l’EFSA : L’organisme localisé à Parme n’a donc pas pris acte de la clause de sauvegarde invoquée par la France. L’EFSA conclu que ces documents « ne présentent pas, en termes de risques pour la santé humaine et animale ou l’environnement, de nouvelles preuves scientifiques » sur un éventuel danger que ce maïs présenterait. « Aucune preuve scientifique spécifique n’a donc été avancé (…) pour justifier l’invocation de la clause de sauvegarde », a conclu l’EFSA.