« Sur le dossier des pesticides, l’agriculture ne reste pas passive », martèle Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, le 22 mars lors de l’annonce du congrès annuel du syndicat agricole. Les acteurs du secteur ne contestent pas l’urgence de faire évoluer les modèles de productions, ni les inquiétants signaux d’alarme de la science. Mais, alors que le milieu agricole se veut en mouvement, peu de visibilité est donnée à ses actions, comparée à la résonance prise par les actualités anxiogènes.
Hulot adopte le contrat de solutions porté par 30 structures agricoles
« Notre contrat de solution est sur les rails, rappelle Christiane Lambert. Il sera signé fin juin en présence d’au moins quatre ministres : Agriculture, Santé, Recherche et Transition écologique. » Lors du Salon de l’agriculture, Nicolas Hulot a pris connaissance de cette démarche portée par une trentaine de structures agricoles, dont l’objectif et d’activer l’ensemble des leviers existant pour réduire l’usage des pesticides. « Ce contrat, je le fais mien », aurait affirmé le ministre. Une marque de reconnaissance jugée bienvenue pour les efforts d’un secteur habitué aux regards suspicieux.
Depuis TOUJOURS et pas SEULEMENT une semaine par an, JE, NOUS cherchons des #Alternatives aux #Pesticides car JE, NOUS, les utilisons en #Agriculteurs RESPONSABLES. #SPAP @Alter_Pesticide @StTRAVERT @Min_Agriculture @brunepoirson pic.twitter.com/dpdhwvZLjT
— GUYOT Vincent (@GuyotVincent02) 20 mars 2018
Inutile de chercher bien loin. Le 22 mars, les experts des États membres de l’Union européenne abordent l’avenir de trois molécules insecticides de la polémique famille des néonicotinoïdes. Deux jours plus tôt, le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) alertent sur la «
disparition massive » des oiseaux de plaine, estimée « concomitante à l’intensification des pratiques agricoles des 25 dernières années. »
« Déjà dans le temps de l’action »
Les agriculteurs aimeraient abandonner le costume de ceux qui n’évoluent pas ou l’image de professionnels à qui il faut interdire. Hervé Lapie, éleveur dans la Marne, est à la tête de l’association Symbiose. « La préservation de la biodiversité est au cœur de projet d’ampleur rassemblant agriculteurs, chasseurs, apiculteurs, collectivités… L’Oise vient de lancer son propre Symbiose, en attendant de possibles déclinaisons dans le sud-ouest et en Bretagne. » Hervé Lapie est également investi dans le projet national Agrifaune, qui vise à concilier agriculture et faune sauvage. Symbiose a été lancé en 2012, Agrifaune en 2006. « Ces projets montrent que la prise de conscience ne date pas d’hier, insiste Hervé Lapie. Nous sommes déjà dans le temps de l’action. »