Évaluer la durabilité des régimes alimentaires en fonction de la proportion de bio dans l’alimentation. C’est l’objet du projet BioNutriNet, lancé en 2009 en France. Les premiers résultats d’une étude menée dans ce cadre, par l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), l’Institut national de la santé et de la recherche médical (Inserm), le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) et l’Université Paris 13 (1), ont été publiés le 15 avril, dans la revue American Journal of Clinical Nutrition. Selon cette étude, la part de bio dans l’alimentation est proportionnelle au caractère durable du régime alimentaire dans son ensemble.
Un moindre impact sur l’environnement pour les régimes alimentaires incluant du bio
L’étude compare notamment deux groupes au sein de sa cohorte : les 20 % n’étant pas consommateurs de bio, et 20 % en étant de grands consommateurs (plus de 50 % de leur alimentation). Concrètement, le document montre que le régime alimentaire adopté par ces derniers, est nutritionnellement plus sain et apporte plus de nutriments. Des effets positifs qui dépassent le cadre de la santé.
En effet, les chercheurs soulignent le moindre impact d’une alimentation contenant une grande proportion de produits bio, notamment en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Une situation qui découlerait de la plus grande part de végétaux dans l’alimentation des grands consommateurs de bio. L’étude précise enfin que l’exposition aux pesticides de synthèse par l’alimentation était, selon les molécules, entre 23 et 100 % inférieure pour les consommateurs consommant le plus de bio, à l’exception du spinosad, autorisé en agriculture biologique. Le document rappelle cependant le coût plus élevé de l’alimentation chez les grands consommateurs de bio.
Pour arriver à ses résultats, l’équipe de recherche a croisé le niveau de bio dans l’alimentation avec différents indicateurs de durabilité. 29 000 participants ont répondu à un questionnaire sur leur alimentation, en 2014, portant sur 264 items alimentaires.
(1) Unité mixte de recherche « Recherche en épidémiologie nutritionnelle »