Pommes et vitamine C : comparaison n’est pas raison

13 octobre 2016 - La rédaction 
(Re)lancée par Jean-Luc Mélenchon et largement véhiculée sur les réseaux sociaux, l'information selon laquelle les pommes actuelles seraient cent fois moins riches que celles de 1950 fait réagir. Le quotidien Le Monde s'est intéressé à cette comparaison, et a mis en avant certains biais.

Les pommes proposées actuellement en supermarché contiendraient cent fois moins de vitamine C que celles des années 1950. C'est ce qu'a affirmé Jean-Luc Mélenchon, candidat à l'élection présidentielle de 2017, le 10 octobre sur RTL. Une assertion devenue virale, faisant largement réagir sur les réseaux sociaux.

Le quotidien Le Monde s'intéresse à cette information dans son édition du 12 octobre. Et remonte à son origine : en janvier 2015, deux sites web publient les mêmes chiffres : « Hier, quand nos grands-parents croquaient dans une Transparente de Croncels, ils avalaient 400 mg de vitamine C. Aujourd'hui, les supermarchés nous proposent des bacs de Golden standardisées, qui ne nous apportent que 4 mg de vitamine C chacune. Soit cent fois moins. »

Des conclusions faussées
Le Monde précise en quoi cette conclusion est faussée :
– Il n'est pas pertinent de comparer deux variétés. D'autant moins quand la Golden est prise pour référence : cette variété n'a jamais été riche en vitamine C, même dans les années 50.
– La comparaison est également faussée par une mauvaise proportionnalité. Les 400 mg de vitamines C pour la Transparente de Croncels s'appliquent apparemment à une pomme entière, quand les 4 mg de la Golden seraient en fait un taux rapporté à 100 g. De plus, selon Le Monde, le chiffre de 400 mg en soi n'est pas sourcé.
– Les méthodes de mesure entre 1950 et 2016 ont évolué, ainsi que leur précision, rendant ardu un étalonnage à 66 ans d'écart.

 

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