Les pommes proposées actuellement en supermarché contiendraient cent fois moins de vitamine C que celles des années 1950. C'est ce qu'a affirmé Jean-Luc Mélenchon, candidat à l'élection présidentielle de 2017, le 10 octobre sur RTL. Une assertion devenue virale, faisant largement réagir sur les réseaux sociaux.
Le quotidien Le Monde s'intéresse à cette information dans son édition du 12 octobre. Et remonte à son origine : en janvier 2015, deux sites web publient les mêmes chiffres : « Hier, quand nos grands-parents croquaient dans une Transparente de Croncels, ils avalaient 400 mg de vitamine C. Aujourd'hui, les supermarchés nous proposent des bacs de Golden standardisées, qui ne nous apportent que 4 mg de vitamine C chacune. Soit cent fois moins. »
Des conclusions faussées
Le Monde précise en quoi cette conclusion est faussée :
– Il n'est pas pertinent de comparer deux variétés. D'autant moins quand la Golden est prise pour référence : cette variété n'a jamais été riche en vitamine C, même dans les années 50.
– La comparaison est également faussée par une mauvaise proportionnalité. Les 400 mg de vitamines C pour la Transparente de Croncels s'appliquent apparemment à une pomme entière, quand les 4 mg de la Golden seraient en fait un taux rapporté à 100 g. De plus, selon Le Monde, le chiffre de 400 mg en soi n'est pas sourcé.
– Les méthodes de mesure entre 1950 et 2016 ont évolué, ainsi que leur précision, rendant ardu un étalonnage à 66 ans d'écart.