Il y a une vingtaine d’années, après avoir exercé diverses activités, il accède enfin à son rêve d’enfant. Installé aujourd’hui sur une exploitation de 195 hectares près de Dijon, et la cinquantaine bien entamée, Bernard Paillet se veut résolument optimiste et n’a de cesse que de transmettre une exploitation “clean” à ses successeurs. Vis-à-vis de l’administration bien sûr, mais aussi et surtout, vis-à-vis des convictions qui l’animent. À savoir simplement la certitude que l’agriculture, si elle veut être reconnue et, dans une certaine mesure, réhabilitée aux yeux de l’opinion publique, doit se plier aux mêmes exigences environnementales que celles auxquelles l’industrie est également de plus en plus soumise.
Montrer que l’agriculteur travaille bien
Son credo : faire en sorte qu’une contrainte administrative, aussi ridicule qu’elle puisse paraître, ne soit pas une entrave au bon fonctionnement de l’entreprise, mais l’occasion d’une certaine remise en cause, et donc de “rebondir”. Et par là même, de transformer un handicap apparent en une étape supplémentaire vers la reconnaissance et la modernité. La reconnaissance tout d’abord. Car Bernard Paillet éprouve un intense besoin de communiquer. “On n’a jamais fait la démonstration qu’on travaille bien et que les choses vont dans le bon sens”, explique-t-il. Il rejoint donc le réseau des fermes Agéris (lire encadré) créé par le fabricant de produits de protection des plantes Syngenta Agro, pragmatique, concret, utile. “On ne cherche pas à faire du tape-à-l’œil, mais des réalisations pratiques, faciles à mettre en œuvre, peu onéreuses, et surtout reproductibles chez les autres”, indique Bernard Paillet. Car en fervent adepte du travail en commun, il interroge : “À quoi servirait qu’il y ait une ferme aux normes au milieu de plusieurs centaines qui n’y sont pas ?”
Transparence et sécurité
Sans oublier la modernité. Pour Bernard Paillet, tout investissement doit être productif et apporter un supplément de transparence, de sécurité, de revenu, de confort, et de temps disponible pour se consacrer à autre chose. Il en va du local où sont entreposés les produits de protection des plantes (phytosanitaires) comme de l’enregistrement méticuleux de l’état des lieux et des interventions culturales successives en vue de la traçabilité.
Bref, Bernard Paillet est convaincu que les agriculteurs doivent rapidement s’adapter en vue de satisfaire à un niveau standard d’exigence. Pour lui, il est essentiel de prendre une longueur d’avance sur les contraintes administratives en vue de pouvoir, le moment venu et une fois évacués tous ces aspects purement réglementaires, concentrer sa réflexion sur l’avenir économique et juridique de son exploitation, quand d’autres n’en seront encore qu’à s’interroger, plus ou moins dans la précipitation et sous la contrainte de la nouvelle réglementation européenne, sur l’opportunité de tel ou tel équipement ou de telle ou telle orientation.
“Certes, il est plus facile de procéder aux transformations qui s’imposent dans l’exploitation quand on dispose d’un espace suffisant et/ou de bâtiments récents” concède Bernard Paillet. “Et a fortiori quand on bénéficie des conseils et de l’aide substantielle apportés par une structure comme Syngenta au travers du réseau Agéris”. Pour autant, il ne se contente pas de savourer les différentes étapes de son parcours plutôt atypique. Sa réelle satisfaction est de constater autour de lui que sa démarche fait école. En somme, même si elle n’a finalement pas grand-chose à se reprocher, que l’agriculture devienne irréprochable, qu’elle le montre et le fasse savoir haut et fort : c’est tout le sens de l’engagement de Bernard Paillet.
Equipement
Une station de traitement des eaux
A la fois aire de lavage du matériel, lieu sécurisé pour les opérations de remplissage et de rinçage du pulvérisateur et enfin mini station de traitement des effluents de pulvérisation, la plate-forme réalisée intégralement par Bernard Paillet est le type même d’équipement transposable dans nombre d’exploitations agricoles. Située à proximité immédiate du local phyto, elle couvre environ 120 m2 de surface à double pente en béton étanche. La capacité de rétention est sensiblement égale au double du volume de la cuve du pulvérisateur. L’évacuation des eaux souillées se fait selon deux circuits indépendants. Les eaux de lavage sont dirigées vers un « débourbeur » puis vers un « déshuileur », avant d’être renvoyées vers les eaux pluviales. Les effluents de pulvérisation sont quant à eux stockés dans une cuve, puis dispersés sur un lit biologique de 2 m3 environ, composé d’un mélange de terre arable et de paille. Enfin, les eaux qui en résultent sont réparties dans une « roselière » d’une quinzaine de m2. Cet espace planté en roseaux, végétaux reconnus pour leur capacité à oxygéner le sol, affine et parachève l’épuration des eaux qui sont ensuite elles aussi évacuées vers le milieu naturel.
Réseau Agéris
L’environnement et le rendement compatibles
Le Réseau Agéris, mis en place par Syngenta Agro, a pour objectif de montrer que rendement, qualité, respect de l’environnement sont des notions compatibles.
Il regroupe des exploitations qui s’engagent sur les principes d’une agriculture raisonnée et disposent d’une panoplie d’outils pour travailler dans l’esprit d’une agriculture durable.
Les exploitants de ce réseau respectent les bonnes pratiques agricoles, « raisonnent » la conduite des cultures, préservent l’environnement et le paysage rural, mesurent les résultats, commercialisent des productions certifiées et tracées et participent à l’éducation de la filière.