Premières naissances de faucons crécerellettes réintroduits par la LPO

Des faucons crécerellettes, élevés en captivité et réintroduits dans l’Aude, viennent de donner naissance à des poussins. Ces faucons sont réintroduits depuis juin 2006par la LPO (ligue de protection des oiseaux) dans le cadre d’un programme européen Life qui vise à protéger cette espèce menacée et à favoriser la recolonisation de son ancienne aire de répartition.

Cette réintroduction, qui se déroule sur quatre ans, a pour objectif la recolonisation d’un ancien site de nidification et la mise en place d’une colonie viable d’au moins dix couples nicheurs dans l’Aude. La LPO Aude est chargée du suivi de la formation de cette nouvelle colonie. Elle a donc sélectionné un petit grangeot viticole abandonné, situé à l’interface du massif de la Clape et de la basse plaine de l’Aude, et l’a aménagé en site de libération et de nidification pour les faucons crécerellettes.

Depuis 2006, quarante poussins ont été libérés chaque année. Ils ont été, auparavant, élevés en captivité par le DEMA, partenaire espagnol de la LPO, spécialiste dans ce domaine et dans la réintroduction de cette espèce.

Fidèles au principe de « philopatrie », qui fait revenir la plupart des oiseaux migrateurs sur le site où ils ont pris leur premier envol, les faucons crécerellettes relâchés en juin 2006 dans l’Aude, sont revenus sur leur site de réintroduction. Ils avaient auparavant effectué un périple de plusieurs milliers de kilomètres depuis le Sénégal, principal quartier d’hivernage de l’espèce. Aujourd’hui âgés de deux ans, ils ont atteint l’âge de la maturité sexuelle.

Au printemps 2008, cinq couples, qui ont pu être précisément identifiés grâce aux bagues codées dont ils sont munis, se sont reproduits sur le site de réintroduction audois. Ils ont utilisés les nichoirs installés pour favoriser leur nidification. Deux couples ont ainsi donné naissance à des poussins : le premier est né le 11 juin dernier dans un premier nid et deux autres ont vu le jour le 17 juin dans un second nid. Afin de renforcer le noyau reproducteur en cours d’installation, quarante nouveaux poussins en provenance du centre espagnol d’élevage en captivité ont également été réintroduits sur le site au mois de juin.