Le secteur de l'agro-alimentaire français se porte de moins en moins bien. Malgré un chiffre d'affaires en augmentation de 12 % entre 2008 et 2016, les marges ont diminué de quatre points depuis 2007. L'Association nationale des industries alimentaires (Ania) met ces chiffres sur le compte du poids de la réglementation et de la perte de confiance des consommateurs.
Des propositions pour améliorer la situation
L'Ania a soumis une douzaine de propositions aux candidats à l'élection présidentielle pour aider le secteur. Elles sont basées sur trois axes principaux :
– générer de la valeur dans la filière en apaisant les relations entre les acteurs (producteurs, distributeurs…) ;
– recréer la confiance avec les entreprises, par exemple en améliorant la traçabilité des produits ;
– et redonner des marges de manœuvre économique, notamment en réduisant le coût du travail.
Les positions des principaux candidats
Des propositions que l'on retrouve, pour certaines ou en partie, dans les annonces des candidats les mieux placés dans les sondages. François Fillon entend faciliter la réunion d'agriculteurs à plus grande échelle pour mieux défendre le prix de leur travail. Il veut aussi améliorer l'image des produits, en créant une mention claire de leur origine et du lieu de transformation.
Emmanuel Macron veut organiser un Grenelle de l'alimentation afin de mettre en place une stratégie pour privilégier les circuits courts. Marine Le Pen, quant à elle, entend se porter garante de transactions équitables grâce à l'intervention de l'État. Elle veut aussi interdire l'importation de produits ne respectant pas l'ensemble des normes françaises.
Jean-Luc Mélenchon propose de garantir des prix minimums aux producteurs et de plafonner les marges de la grande distribution. Enfin, Benoit Hamon s'attaque à l'aspect structurel du problème : il souhaite créer un ministère unique de l'Agriculture, de l'Alimentation durable et de la Forêt.