Prix du pain : hausse abusive pour la CLCV

29 août 2007 - La rédaction 
La CLCV, une association de consommateurs, s’est penchée sur la structure du prix du pain afin d’évaluer l’impact réel de l’augmentation du cours du blé, argument aujourd’hui invoqué par la profession boulangère pour justifier une nouvelle hausse des prix. La conclusion est claire : après des années d’augmentation non justifiées, le prix du pain n’a aucune raison d’augmenter cette fois encore et surtout pas dans les proportions évoquées.

La CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) a procédé à des relevés de prix entre le 10 juillet et le 13 août, dans la quasi-totalité des arrondissements de Paris et sur l’ensemble de l’offre proposée par les boulangers. Outre les prix, l’association estime que les professionnels ont déjà de sérieux progrès à faire en matière d’affichage. “Seules 11 % des boulangeries sondées sont en conformité avec la réglementation qui stipule que des affiches récapitulant les prix au kilo doivent être visibles à l’intérieur et à l’extérieur du magasin.” Certaines boulangeries ne respectent pas non plus les dispositions sur l’étiquetage individuel (indication du poids, du prix au kilo, du prix à la pièce sur les présentoirs).

Le pain toujours plus cher, contrairement au blé…
“Alors que les professionnels laissent entendre que les prix pourraient augmenter fortement dans les semaines à venir, il est plus que jamais nécessaire qu’ils assurent la plus grande transparence sur leurs tarifs, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.” Remarque d’autant plus légitime que les relevés de prix montrent des fortes variations de prix pour une baguette ordinaire d’un arrondissement à l’autre de la capitale : de 0,77 € dans le 20e à 0,95 € dans le 5e. “Récemment, les boulangers ont souligné la hausse du prix du blé et ont laissé entendre qu’en conséquence le prix du pain pourrait augmenter de 5 % chez les artisans et de 8 % du coté des industriels fournissant la grande distribution.” Le graphique ci-dessous illustre pourtant le fait que le prix du blé est largement déconnecté du prix du pain.
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<p>En septembre 2006, l’OniGC (Office national interprofessionnel des grandes cultures) confirmait cette analyse en expliquant qu’“en dépit des à-coups conjoncturels liés aux aléas climatiques, le prix du blé a suivi une tendance baissière au cours des quinze dernières années. Ce n’est pas le cas du prix du pain qui n’a cessé de croître, ces augmentations régulières, parfois deux par an, n’affectant finalement que très peu sa consommation laquelle, s’agissant d’un produit alimentaire de base, n’est guère dépendante du prix.<br />
D’après la Confédération nationale de la boulangerie pâtisserie, la structure de coût est la suivante :<br />
– Salaires et charges : 50 %<br />
– Matières premières : 25 %<br />
– Autres charges (impôts, emballages, assurances…) : 17 %<br />
– Énergie : 4 %<br />
– Loyer : 4 %</p>
<p><span class=+ 5 à 8 % annoncés, + 1,2 % en réalité
Le poste « matières premières », représenterait donc 25 % du prix de la baguette. “Mais, pour le boulanger, les matières premières englobent, outre la farine, l’eau, le sel, la levure et, le cas échéant, un certain nombre d’additifs.” Pour y voir plus clair sur la part du blé dans le prix de la baguette, les données ci-dessous sont éclairantes :

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