Produits alimentaires, cuisine complexe

15 octobre 2010 - La rédaction 
Transformer le consommateur en « consomm’acteur ». L’orienter vers des produits plus respectueux de l’environnement. L’idée est belle. La mise en forme de l’étiquetage environnemental plus difficile car tout est à construire. Un vrai challenge pour les experts qui travaillent sur ce thème depuis deux ans. Le point sur les avancées des discussions.

Jusque-là, pour choisir entre deux tomates, deux dentifrices, ou deux paires de chaussures les critères de choix du consommateur étaient le goût, la couleur, la marque, le prix… Dans quelques mois, un autre critère guidera tout choix : l’affichage environnemental. Il devra résumer les impacts que le produit aura générés sur l’environnement tout au long de son cycle de vie : de l’extraction

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Pour les produits agricoles, la difficulté d’étudier l’étiquetage environnemental vient de la diversité des productions.

des matières premières jusqu’à son recyclage. Ils sont près de mille experts à plancher sur le sujet, ne représentant pas moins de 670 organisations, tous réunis au sein de la plate-forme Ademe-Afnor : entreprises de conseil, de formation, industriels, fédérations, groupements de producteurs, administration, grande distribution, instituts techniques, associations environnementales, de consommateurs…

240 personnes planchent sur l’alimentation
Les chercheurs sont répartis dans différents groupes de travail, une dizaine pour chaque secteur (1) et deux sur des questions transversales (affichage et méthodologie). “Le groupe de travail le plus important concerne l’alimentation humaine et ani¬male avec 240 personnes impliquées, explique Édouard Fourdrin, de l’Ademe. Leur rôle ? Identifier, pour chaque produit, les indicateurs environnementaux pertinents et développer des méthodo¬logies d’évaluation environnementale simplifiée. »

Les émissions de gaz à effet de serre : un incontournable
La France veut utiliser plusieurs indicateurs. Mais lesquels ? Rien n’est encore acté. Un seul semble incontournable : « L’effet de serre – évalué comme au Royaume-Uni au travers des émissions de gaz à effet de serre , GES, sera commun à toutes les catégories de produits, précise Édouard Fourdrin. Selon les groupes de travail sont également en lice la pollution de l’eau, la consommation d’eau, d’énergie, de ressources non renouvelables, la gestion des forêts, des déchets… Pour l’alimentation, les experts ont identifié trois critères potentiels : l’impact sur la biodiversité, sur la consommation d’eau et sur la qualité de l’eau, mesurée au travers de l’eutrophisation et/ou de l’écotoxicité. »

L’étiquetage environnemental en quelques dates

  • Octobre 2007 : naissance du Grenelle de l’environnement et avec lui, volonté de prendre des décisions à long terme en matière d’environnement et de développement durable. Parmi les idées évoquées, celle d’un affichage environnemental sur les produits pour informer le consommateur de l’impact environnemental du produit qu’il s’apprête à acheter.
  • Printemps 2008 : mise en place de la plate-forme Ademe-Afnor pour orchestrer les discussions et définir les méthodologies de calcul pour que toutes les filières raisonnent de la même façon.
  • Juillet 2008 : parution du référentiel de bonnes pratiques BP X30-323. Il définit les principes généraux de l’affichage environnemental. À charge pour chaque groupe de travail d’éditer le sien pour sa catégorie de produits.
  • 21 octobre 2008 : l’Assemblée nationale vote le projet de loi Grenelle 1.
  • 29 juin 2010 : l’Assemblée nationale adopte définitivement le projet de loi Grenelle 2 qui met en oeuvre les engagements du Grenelle 1.
  • 2 juillet 2010 : adoption du premier référentiel sectoriel sur les chaussures de ville pour hommes.
  • À partir du 1er juillet 2011 : expérimentation, pour une durée minimale d’un an, de l’affichage environnemental. En fonction du bilan de cet essai, un décret en Conseil d’État pourrait fixer les modalités de la généralisation de ce dispositif. En septembre 2010, le ministère de l’Environnement devrait clarifier le contenu de l’expérimentation.

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