Qualité – Environnement – Sécurité alimentaire : les producteurs de pommes de terre s’y attellent

15 février 2006 - La rédaction 
L'objectif constant du CNIPT (Comité National Interprofessionnel de la Pomme de Terre) est de répondre au mieux aux demandes du marché et de produire les bons tubercules pour le bon usage. Dans tous les conseils techniques et qualité, les notions d'environnement, de sécurité et d'hygiène sont prises en compte afin que ces facteurs de durabilité soient gérés de façon globale dans l'exploitation et dans les entreprises, notamment dans l'activité pomme de terre. La filière bénéficie d'un institut de recherche très réactif, l'ITPT(Institut Technique de la Pomme de Terre), qui apporte outils et méthodes pour une maîtrise technique toujours plus précise.

Bonnes pratiques de production

Les bonnes pratiques de production, développées depuis de nombreuses années par le CNIPT, reprises dans la norme NF V 25-111 qui s’appuie sur le guide technique de la production raisonnée, sont largement suivies par les producteurs. class=

Ces pratiques ont pour objectifs le respect de l’environnement (préservation des eaux et des sols) et la qualité du produit, en préservant la compétitivité de la production.
Les données résultant des préconisations doivent être enregistrées pour chaque lot et contribuent à l’évaluation de leur conformité et à leur traçabilité, servant de preuves à la mise en œuvre des bonnes pratiques. Des audits tierce-partie doivent être réalisés pour pouvoir communiquer sur ces pratiques.

Les bonnes pratiques en centre de conditionnement

Les bonnes pratiques de réception dans les centres de triage et de conditionnement sont regroupées dans la norme NF V 25-112, et s’appuient sur le guide technique ITPT qui y est consacré, afin de permettre une bonne évaluation et un bon contrôle des marchandises mises en marché.

Le CNIPT a participé à la mise en œuvre du référentiel de bonnes pratiques RBP V 01-100 de l’AFNOR, relatif aux engagements communs et spécifiques au commerce interentreprises des secteurs pommes de terre, fruits et légumes, vins, céréales, oléoprotéagineux et agrofourniture, en veillant à ce que ces bonnes pratiques permettent de préserver la qualité des produits de l’amont à l’aval en cohérence avec les démarches interprofessionnelles engagées, notamment les normes NF V 25-111 et NF V 25-112.

La préservation de la qualité sanitaire du territoire

Tout est mis en œuvre pour protéger le territoire français des parasites de quarantaine qui pourraient mettre en péril la production, voire certaines exploitations ou entreprises : le CNIPT participe au renforcement des contrôles effectués par les services de la Protection des Végétaux. Cette vigilance permet aujourd’hui au territoire français d’avoir une bonne qualité sanitaire reconnue.

Les bonnes pratiques de commercialisation

Allégations d’utilisation culinaire

La stratégie commerciale de la filière pommes de terre de conservation repose sur la segmentation de l’offre en fonction des variétés et des usages culinaires.
Les enquêtes menées pour le CNIPT ont confirmé que la mention de l’usage culinaire était l’information principale demandée par les consommateurs.
Sur le plan réglementaire (arrêté du 3 mars 1997), les mentions relatives aux recommandations culinaires sur l’étiquetage des produits mis en vente ne sont que facultatives, mais doivent être obligatoirement justifiées .

Le groupe de travail du CNIPT a établi une classification par principaux usages et des critères techniques minimaux pour chacun des usages ou groupes d’usages définis.

Les critères retenus concernent le calibre et la teneur en matière sèche, ainsi que, selon le cas, la teneur en glucose, l’indice de coloration à la friture, l’indice de délitement et l’indice de noircissement  après cuisson vapeur. Cette classification est mise en place pour la campagne 2005-2006. Ce sera l’occasion d’évaluer sa mise en place d’une part, et de valider les critères et seuils retenus, notamment par de nouvelles études consommateurs. Un accompagnement technique des opérateurs sera mis en œuvre pour cette première année par le Service Qualité du CNIPT et les équipes techniques d’ITPT-Arvalis, tant sur l’utilisation des méthodes et des outils de mesure, que sur les modifications nécessaires en matière de stockage ou de choix variétal.

Contrôles, conseils et formation en distribution

Pour s’assurer de la bonne qualité des lots mis à disposition des consommateurs en distribution, plus de 60000 contrôles annuels sont réalisés, soulignant l’importance de la rotation rapide en rayon pour le maintien de la qualité, notamment pour éviter le verdissement.

Les nouvelles directives européennes traçabilité et hygiène

La traçabilité

Le CNIPT a appuyé les exigences des professionnels du marché du frais, à savoir la responsabilité de chacun dans l’enregistrement des données et leur confidentialité : les transferts d’information entre opérateurs doit se limiter aux données concernant le produit, pour éviter toute utilisation détournée des enregistrements concernant les modes de production et de mise en marché.

Grâce aux enregistrements définis dans le cadre des normes NF V 25-111 et NF V 25-112 et à l’identification obligatoire par l’arrêté du 3 mars 1997, les opérateurs du marché du frais peuvent répondre à ces nouvelles exigences réglementaires. 

L’hygiène

La directive 852/2004, applicable au 1er janvier 2006 étend la réglementation en vigueur sur l’hygiène, à la production primaire. Le Guide des Bonnes Pratiques Hygiéniques Fruits et Légumes, publié en 1999, concerne la filière pomme de terre. Avec le CTCPA, un guide des Bonnes Pratiques Hygiéniques relatif aux pommes de terre crues, prêtes à l’emploi , devrait prochainement paraître.

Pour la production agricole, un guide collectif aux grandes cultures, coordonné par Arvalis, est en préparation pour identifier, filière par filière, les risques hygiéniques devant être maîtrisés.

 

Un institut technique pour conseiller les professionnels

Les programmes mis en œuvre par l’ITPT(Institut Technique de la Pomme de Terre), au sein d’Arvalis – Institut du Végétal, visent à préserver la compétitivité par une technicité toujours plus grande et la mise en place d’outils de décision pour mieux piloter la culture, le stockage et suivre la qualité. 

L’évaluation des variétés et des innovations phytosanitaires

L’évaluation des variétés permet de fournir rapidement les premières indications sur leur comportement en culture, leur évolution en conservation, notamment à basses températures, et leur aptitude culinaire. Cette expertise permet à la filière de se constituer une base de données variétales indépendante.
Outre les variétés, le réseau d’expérimentation, en lien avec des structures de production et des entreprises, permet également de tester les innovations phytosanitaires et étudier des moyens de lutte contre les ravageurs et maladies.
Enfin, la préservation de la qualité des tubercules au cours de l’arrachage, du stockage et du conditionnement fait l’objet d’observations et de recommandations.

Des outils et conseils pratiques pour  un pilotage de la production et l’évaluation de la qualité des produits.

Les bonnes pratiques de production contribuent à adapter au mieux les interventions aux besoins de la plante, pour éviter les impacts négatifs sur l’environnement.
Plusieurs outils de pilotage sont développés : pour la fertilisation , avec la méthode JUBIL et N-TESTER ; pour la lutte contre le mildiou, avec Mildi-LIS dont le développement contribue largement, à une réduction significative des traitements ; pour la gestion de l’irrigation, IRRINOV qui permet d’ajuster au mieux les doses d’eau apportées.
Les outils de diagnostic sont aussi développés pour les activités post-récolte :  l’utilisation culinaire avec Gluco-LIS qui permet de mesurer la teneur en sucres des tubercules ( liée au goût et à la coloration à la friture), Tuiti-LIS qui aide à la conception ou à l’évaluation des locaux de stockage, Muni-LIS pour évaluer les risques d’endommagements lors des opérations de manutention, de triage et de conditionnement. 

Des recherches fondamentales, notamment sur les parasites du sol

Le CNIPT participe activement à plusieurs programmes de recherche fondamentale avec les équipes de l’INRA. Compte tenu de la recrudescence des attaques de parasites du sol, notamment les taupins, des études multi-sites ont permis de découvrir l’existence d’espèces à cycle de vie court et à développement rapide. Pour mieux suivre leur cycle de vie et limiter l’usage des pesticides, l’emploi de phytormones semble prometteur.

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