Le gouvernement entend maintenir le cap sur la réduction de l’usage de pesticides en agriculture. Pas moins de quatre ministres, et deux secrétaires d’État, se sont réunis le 10 avril pour réaffirmer leur ambition. En l’occurrence, réduire les utilisations de produits phytosanitaires de 25 % à horizon 2020, et 50 % pour 2025, comme le définissait le plan Écophyto 2, lancé en 2015. Désormais intitulée « Écophyto 2+ », cette démarche pilotée par l’État s’appuiera sur deux instances.
Agenda 2019 tourné vers les agriculteurs
Installé le jour-même, le comité d’orientation stratégique et de suivi (COS) du plan fera le lien entre les quatre ministres concernés : François de Rugy (Transition écologique), Didier Guillaume (Agriculture), Agnès Buzyn (Santé) et Frédérique Vidal (Recherche). Près de 75 personnalités ont participé à cette première session, dont 16 représentants du monde agricole, et 17 d’ONG environnementales ou d’associations de consommateurs. L’agenda, pour 2019, a été présenté à cette occasion : il compte notamment une enquête, menée auprès des agriculteurs pour mieux connaître leurs pratiques avant l’été, ou la publication de guides pour aider ces derniers à identifier les aides auxquelles ils ont droit dans une démarche de réduction d’utilisation des pesticides, prévue pour l’automne.
Un focus spécifique sur le glyphosate
Une « task force » engageant les acteurs publics et privés mobilisés autour de la réduction des usages de phytosanitaires, vient renforcer le COS. L’articulation de cette seconde instance est encore à préciser. Il s’agit de partir du groupement mis en place exclusivement pour accompagner l’arrêt du glyphosate, et de l’élargir dans ses thématiques, et dans sa composition.
Les quatre ministres, enfin, n’ont pas oublié le polémique herbicide. Sur ce chapitre spécifique du glyphosate, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), et l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) sont sur le pont pour identifier les usages de la molécule pour lesquels des alternatives efficaces existent. Des interdictions seront progressivement appliquées. « Le dialogue avec les premières filières concernées débutera avant l’été 2019 », promet François de Rugy.