Ayant travaillé sur la deuxième collecte de 2001 avec Adivalor, cette société naissante nous a proposé d’expérimenter le circuit de récupération des emballages de produits phytopharmaceutiques (EVPP). Puis, nous avons servi de laboratoire pour l’organisation d’une filière pérenne de récupération des PPNU. Pas étonnant que la région fasse aujourd’hui figure de bonne élève avec un taux de récupération de 70 % d’EVPP. Le réflexe « recyclage » a depuis été pris par les agriculteurs. Pas une semaine ne se passe sans que trois ou quatre appels n’arrivent à la cellule en charge de cette mission à la Chambre d’agriculture du Nord-Pas-de-Calais : que faire des bâches plas-tique, comment se débarrasser des vieux pneus ?”
Recyclage des plastiques à l’étude
Car bien évidemment, il reste encore des voies de progrès. Et celle du moment concerne les plastiques. Il existe bien sûr des filières de récupération mais toute la problématique repose sur la création de la valeur ajoutée avec de tels déchets… le dilemme est d’ailleurs entre les mains des différents par-te-naires de la région impliqués. Reste donc à résoudre l’équation environnementale : comment valoriser le plastique sans faire, outre mesures, des kilomètres qui mettraient en négatif le bilan écologique. Car il n’existe pas, au nord de la Loire, d’usine de recyclage équipée pour traiter les plastiques agricoles, une aire de lavage spécifique étant nécessaire. “On pourrait aussi, via Anvers, envoyer les plastiques par container en Chine, mais c’est un non-sens écologique !”, souligne Pascale Nempont.
L’Ademe intervient donc en renfort dans cette réflexion et a proposé d’aider une unité qui se montrerait intéressée dans l’installation d’un équipement dédié. Bien évidemment quand la filière Nord Pas-de-Calais aura enfin son maillon final, il pourra aussi être utilisé par les autres régions.
Jean-Pierre Colbeaux,
Conseil scientifique de l’environnement, Nord-Pas-de-Calais.
Dans trois ans, tous les déchets agricoles seront récupérés
“Avec le monde agricole, nous avançons lentement mais on ne recule pas. Contrairement à certaines filières qui sont parties vite et font aujourd’hui du sur place. Les agriculteurs ne sont pas faciles à convaincre. Le fait d’être identifiés comme producteur de déchets n’a pas été facile à faire accepter au départ. Par exemple, le fumier est considéré comme un engrais pour l’agriculteur et comme un déchet par la réglementation, avant son incorporation au sol. Il a fallu du temps pour que cette nuance soit admise.
Le dossier déchets agricoles sur notre région est toutefois en bonne passe d’être complètement abouti. Nous avons même été les premiers du secteur agricole à nous engager dans la récupération des PPNU. D’ici deux à trois ans, nous aurons complètement tout couvert. L’enjeu pour les agriculteurs sera plus d’être acteur dans la préservation des zones naturelles à protéger. Et sur ce dossier, comme avec les déchets, tout repose sur le dialogue entre les différents acteurs.”