Réduction des risques : un plan qui met en cohérence

5 juillet 2006 - La rédaction 
Réduction des usages de produits phytosanitaires, meilleures formation et information, accroissement des connaissances sur l’impact sanitaire et environnemental : tels sont quelques uns des éléments du plan interministériel de réduction des risques liés aux pesticides qui a été présenté en Conseil des ministres le 28 juin dernier.

La réduction de l’usage des pesticides fait partie du plan de réduction des risques.

En gestation depuis plus de trois ans, le plan interministériel de réduction des risques liés aux pesticides a été présenté en Conseil des ministres le 28 juin. Les ministères de l’Agriculture, de l’Ecologie, de la Santé et de la Consommation se sont mis d’accord sur cinq axes : l’amélioration de la mise en marché ; la réduction des usages de produits phytosanitaires; de meilleures formation et information ; l’accroissement de connaissances sur l’impact sanitaire et environnemental et, enfin, l’évaluation des actions. La réduction des produits chimiques dangereux concerne une cinquantaine de molécules, toxiques à la fois pour l’homme et l’environnement. Une attention particulière est accordée aux produits cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction (CMR). Ils feront l’objet d’une demande de la France auprès de l’Europe pour la mise en place du principe de substitution, préalable à l’application de ce même principe en France.

1 – Amélioration de la mise en marché

Confirmation de la mise en place du système d’évaluation des nouvelles molécules via l’Afssa ; de la réforme du système d’agrément des distributeurs et applicateurs et de la traçabilité des ventes de produits. Les jardiniers amateurs (8 % des produits vendus) ne pourront plus se procurer que les pesticides portant la mention “emploi autorisé au jardin”.

2 – Agir sur les pratiques et minimiser le recours aux pesticides

Soulignant les marges de progrès à explorer pour réduire l’usage des produits phytosanitaires, le plan préconise de prolonger l’étude Inra-Cemagref présentée en décembre 2005, et de développer des partenariats locaux comme nationaux associant tous les partenaires. La promotion de systèmes de cultures permettant un travail respectueux de l’environnement, à partir des avertissements agricoles sera assurée dans le cadre du conseil agricole au 1er janvier 2007. La mise en place de la zone non traitée d’au moins 5 mètres est annoncée dès la prochaine campagne et le contrôle périodique des pulvérisateurs est confirmé.

3 – Formation, information et amélioration des connaissances

Le caractère indispensable de formations en direction des professionnels (agriculture et espaces verts) mais aussi des médecins de campagne est souligné, mais sans précision des moyens mis en oeuvre. Enfin, les résultats de l’observatoire des résidus seront accessibles sur www.observatoire-pesticides.gouv.fr également confirmé, le renforcement des plans de contrôles (eau, air, sol et denrées alimentaires). Le tout devant faire l’objet d’un suivi régulier grâce à la mise en place d’un comité ouvert à la société civile.

Réactions

Mouvement pour les droits et le respect des générations futures.

Des “mesurettes” sans réels objectifs, estime le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) qui considère que ce plan fait la part belle à l’agriculture raisonnée. L’objectif de réduction chiffré de 50 % des substances actives les plus dangereuses pour l’environnement et l’utilisateur, introduit pour répondre à l’attente des mouvements écologistes, ne leur semble pas suffisamment précis.

Assemblée permanente des Chambres d’agriculture.

Tout à fait en accord avec les objectifs du texte, car “il convient de protéger la santé des consommateurs et des utilisateurs, ainsi que de l’environnement”, elles soulignent que “la formation des agriculteurs à une utilisation raisonnée et le conseil indépendant que les Chambres d’agriculture assurent sont un gage d’accompagnement des agriculteurs dans une agriculture durable”. 

Union des industries de la protection des plantes.

Accord global avec le plan, en cohérence avec les actions engagées par l’Union des industriels de la protection des plantes (UIPP) depuis plusieurs années (- 35 % des volumes vendus en six ans). Les fabricants souhaitent être associés au comité de suivi ouvert à la société civile. Mais “désaccord complet” sur l’objectif qualifié d’arbitraire de réduction de 50 % des produits phytosanitaires les plus dangereux.

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