Répandre les systèmes économes en pesticides

20 novembre 2014 - La rédaction 

La séance du 19 novembre de l'Académie d'agriculture portait sur l'élaboration et à la diffusion de techniques et systèmes économes en produits phytosanitaires. Même constat pour tous les intervenants : de tels systèmes existent déjà sur le terrain et sont économiquement rentables. Toute la difficulté résulte dans l'essaimage de ces pratiques.
 

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« Il faut plus d'animation de terrain pour aider les agriculteurs à synthétiser le triptyque écologie, agronomie et économie » insiste Benoît Collard.
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« Le député Potier remettra fin novembre le rapport de la mission qu'il a conduite sur le bilan des 5 premières années du plan Ecophyto » a précisé Emmanuelle Soubeyran.

D'après Emmanuelle Soubeyran, de la direction des politiques agricoles du ministère de l'Agriculture, « dans le cadre du plan Ecophyto, 90 systèmes de cultures économes et performants ont été identifiés. Ils sont publiés sur le portail EcophytoPIC. » « Grâce à des indicateurs, nous avons pu montrer que les exploitations les plus performantes d'un point de vue environnemental, sont aussi les plus productives », complète Antoine Poupart d'InVivo. Benoît Collard, agriculteur de la Marne, membre de Farre, le Forum des agriculteurs responsables respectueux de l'environnement, souligne que « gérer une parcelle en économie d'intrants est relativement aisé, mais l'appliquer à l'ensemble de l'exploitation nécessite un raisonnement accru. »

« Réinvestir dans l'animation de terrain »
« Il y a une prise de conscience par les agriculteurs des risques, mais il y a besoin aujourd'hui d'un engagement de tous pour réduire la dépendance à l'usage des produits phytosanitaires »  selon Emmanuelle Soubeyran. De son côté, Antoine Poupart ajoute que, après avoir établi des diagnostics et posé des constats dans le cadre du réseau FERMEcophyto, l'objectif des coopératives est d'animer et mettre en place des actions ainsi que d'acquérir des références pour mieux outiller les conseillers cultures.

Benoît Collard insiste sur le fait que pour généraliser les pratiques d'agroécologie, cela nécessite de « réinvestir dans l'animation de terrain. » Il pointe également sur un certain nombre de freins constitués par « l'incohérence et le manque de durabilité de la réglementation, le changement des objectifs et l'absence d'une vraie politique agricole à long terme. Il faut bien prendre conscience aussi que l'extrémisme ne fait pas progresser. A commencer par celui de certains agriculteurs qui continuent à se focaliser sur la course au rendement. »

Développer une expérimentation sans a priori idéologique
« Les pesticides, quels qu'ils soient, sont des molécules précieuses mais qui nécessitent d'être utilisées avec discernement » souligne Catherine Regnault-Roger, professeur émérite de l'Université de Pau et des Pays de l'Adour. « Il convient pour cela de mettre en œuvre toutes les connaissances acquises sans a priori idéologique, en développant une expérimentation et une recherche scientifique fondamentale et appliquée rigoureuses afin d'explorer des nouvelles pistes de progrès. »  Comme conclut Antoine Messéan de l'Inra, « il s'agit de déconstruire un système agricole clé en main pour reconstruire un système de réassemblage d'outils écologiquement et économiquement performants. »

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