Malgré ce contexte climatique une nouvelle fois atypique, les confirmations attendues ont pu être mesurées sur le terrain.UNE PERTINENCE DES JACHERES APICOLES CONFIRMEE
Par exemple, le mélilot a représenté sur certains sites pilotes jusqu’à 85 % des apports quotidiens de grains de pollen. Intérêt aussi confirmé des trèfles, significativement exploités par les butineuses de mai jusqu’à août pour les apports de pollen. 2007 a également permis de mesurer l’intérêt du pollen du sainfoin en troisième année d’implantation, encore très fréquenté. Il a représenté jusqu’à la moitié des apports totaux sur le mois de mai ! Enfin, l’intérêt des couverts de jachères apicoles pour les autres insectes a été évalué par une première étude, concluant à une plus grande diversité de taxons* observée dans les jachères apicoles.
UNE NOUVELLE ETAPE DEMARRE
Après avoir mené ces expérimentations pour parfaire la gestion technique des jachères apicoles, une deuxième étape commence pour le Réseau biodiversité pour les abeilles. Tout d’abord, il entend réussir le développement de cette démarche dans un contexte réglementaire qui s’annonce plus restrictif (voir encadré). Il s’agit aussi de mettre en place des indicateurs de suivi et d’évaluation des couverts apicoles. Enfin, la sensibilisation d’une plus large population, depuis les jardiniers amateurs jusqu’aux décideurs les plus haut placés, à la problématique des pollinisateurs est aussi une des priorités pour 2008.
La campagne 2008-2009 est en effet marquée, pour le Réseau, par la nécessité d’intégrer dans son plan d’action le passage du taux de gel obligatoire à 0 %. Au-delà de l’analyse des conséquences directes de cette décision européenne (voir encadré), il s’agit de proposer une réponse pragmatique.
Cette réponse est presque venue d’elle-même, au gré des rencontres des différents groupes de travail locaux du Réseau biodiversité pour les abeilles. Il s’agit de diversifier les éléments du paysage mobilisés en faveur de l’abeille et de la biodiversité. D’abord, dans l’espace agricole. Les jachères ne sont en effet pas les seuls espaces valorisables. Les bandes enherbées, les pointes ou bordures de parcelles, les interrangs des vergers ou des vignes, ou encore les Jachères Environnement et Faune Sauvage peuvent aussi être utilisés. Mais aussi dans l’espace non-agricole, où les possibilités sont potentiellement très nombreuses : bords de route, corridors de lignes électriques, espaces verts des communes ou des entreprises, jardins privés…
PLUS DE DIVERSITE DANS LES ACTIONS DE TERRAIN
Une des tâches du Réseau, avec ses partenaires, sera donc d’apporter les réponses à toutes les questions techniques soulevées par la problématique de la valorisation apicole de ces divers éléments du paysage.
En s’appuyant sur les outils de préconisation élaborés par le Réseau grâce à son expertise sur l’alimentation de l’abeille, il s’agit donc de lancer de véritables programmes de gestion territoriale concertée. Au travers de différentes actions de terrain, il sera ainsi possible de répondre à l’objectif national d’enrayer la perte de biodiversité d’ici à 2010.
* taxon : groupe d’organismes vivants qui descendent d’un même ancêtre et qui ont certains caractères communs. Les embranchements, classes, ordres, familles, espèces… sont des taxons.