Cependant, le premier facteur reste l’accroissement des échanges internationaux. La fièvre catarrhale ovine en est l’exemple parfait. « Le virus était surveillé attentivement au sud de l’Europe, car il remontait depuis le bassin méditerranéen, indique Thierry Pineau. Or, l’épidémie a éclaté aux Pays-Bas, à Maastricht. On suspecte l’importation de produits végétaux qui auraient amené l’insecte vecteur du virus. » Les animaux et produits animaux qui circulent, comme le lait, la viande ou encore les œufs peuvent- aussi transporter des pathogènes. Des mouvements qui se font parfois de manière illégale, c’est-à-dire sans tous les contrôles sanitaires obligatoires. « Ils sont aussi très rapides, avec des délais parfois inférieurs aux durées d’incubation, explique Monique Eloit. Pendant ce temps, des milliers de produits peuvent avoir été exportés. »
Certains évoquent l’élevage intensif qui, du fait de la proximité des animaux les uns avec les autres, contribuerait à l’expansion plus rapide des pandémies. Une explication controversée. « Il faut tordre le cou à cette idée reçue, insiste Thierry Pineau. L’élevage plus dense présent dans les pays du Nord permet justement de plus rigoureuses conduites d’élevage, une alimentation plus contrôlée, un système rationnel de surveillance des maladies et un environnement vétérinaire efficace. Ces paramètres sont aptes à restreindre les menaces. »
Sans oublier la déforestation qui rend le contact plus fréquent avec la faune sauvage. « C’est un cocktail de causes, pas toujours simples à identifier », assure Monique Eloit.