Santé animale, vigilance mondiale

7 octobre 2009 - La rédaction 
Comment les pathogènes des animaux arrivent-ils à atteindre des zones où ils n’étaient jusqu’alors pas présents ? Transports des produits agricoles, réchauffement climatique et déforestation participent à l’augmentation des risques de développement des maladies émergentes.

Il y aura un avant et un après la fièvre catarrhale ovine (FCO), une maladie dite émergente arrivée en Europe en 2006. « Avant la FCO, nous avions de temps en temps une poussée de maladie que nous arrivions à éradiquer au bout de quelques mois, indique le docteur Monique Eloit, directrice adjointe de l’OIE, l’Organisation mondiale de la santé animale. La FCO a donné un aperçu différent de l’impact que pouvaient avoir les maladies émergentes en Europe. »

Santé animale et santé publique

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Il faut que les éleveurs et mes services vétérinaires de tous les pays soient bien formés et que les systèmes de traçabilité et d’alerte fonctionnent (crédits photos : Cirad)

Dans une autre mesure, la grippe aviaire avait déjà constitué une prise de conscience des politiques sur l’importance de lutter contre ces maladies. « L’influenza aviaire fait toujours frémir car elle est transmissible à l’homme », explique Emmanuel Camus, directeur régional du Cirad, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement. Depuis, les maladies émergentes animales sont devenues une préoccupation de santé publique. Aujourd’hui, des milliards de dollars sont dépensés chaque année dans le monde pour suivre à la trace le virus de la grippe aviaire et réagir dès qu’un foyer est suspecté. Trop d’argent pour certains, alors que de nombreuses maladies menacent l’Europe et mériteraient plus d’attention : fièvre aphteuse, pestes porcines classique et africaine, fièvre catarrhale ovine, maladie Crimée Congo, fièvre de la vallée du Rift, à virus West Nile, ou encore peste des petits ruminants.

Qu’entend-on par maladie émergente ?
« Par définition, c’est une maladie contagieuse apparue dans une zone géographique où elle n’était pas connue, indique Thierry Pineau, directeur du département de la santé animale à l’Institut national de la recherche agronomique. Il y a eu un déplacement du pathogène vers une nouvelle zone, parfois avec l’aide d’un vecteur. Il faut aussi considérer les maladies ré-émergentes, qui ont été éradiquées d’une région et qui reviennent. » Des virus qui par-courent des milliers de kilo-mètres. « Nous avons par exemple retrouvé du chikungunya en Italie alors qu’il est originaire de La Réunion », étaye Monique Eloit.

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