Santé animale et santé publique
Il faut que les éleveurs et mes services vétérinaires de tous les pays soient bien formés et que les systèmes de traçabilité et d’alerte fonctionnent (crédits photos : Cirad)
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Dans une autre mesure, la grippe aviaire avait déjà constitué une prise de conscience des politiques sur l’importance de lutter contre ces maladies. « L’influenza aviaire fait toujours frémir car elle est transmissible à l’homme », explique Emmanuel Camus, directeur régional du Cirad, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement. Depuis, les maladies émergentes animales sont devenues une préoccupation de santé publique. Aujourd’hui, des milliards de dollars sont dépensés chaque année dans le monde pour suivre à la trace le virus de la grippe aviaire et réagir dès qu’un foyer est suspecté. Trop d’argent pour certains, alors que de nombreuses maladies menacent l’Europe et mériteraient plus d’attention : fièvre aphteuse, pestes porcines classique et africaine, fièvre catarrhale ovine, maladie Crimée Congo, fièvre de la vallée du Rift, à virus West Nile, ou encore peste des petits ruminants.
Qu’entend-on par maladie émergente ?
« Par définition, c’est une maladie contagieuse apparue dans une zone géographique où elle n’était pas connue, indique Thierry Pineau, directeur du département de la santé animale à l’Institut national de la recherche agronomique. Il y a eu un déplacement du pathogène vers une nouvelle zone, parfois avec l’aide d’un vecteur. Il faut aussi considérer les maladies ré-émergentes, qui ont été éradiquées d’une région et qui reviennent. » Des virus qui par-courent des milliers de kilo-mètres. « Nous avons par exemple retrouvé du chikungunya en Italie alors qu’il est originaire de La Réunion », étaye Monique Eloit.