« Un message d'amour de toute la Nation envers les agriculteurs. » Alors que plus de 1700 tracteurs sillonnaient la place de la Nation, le Premier ministre s'est voulu concerné par le « profond désespoir » du secteur agricole, le 3 septembre à Matignon. Les agriculteurs retiendront surtout la série de mesures qu'il a annoncée, après deux heures de discussion avec Stéphane Le Foll et les présidents de la FNSEA et des JA.
« La France ne lâchera pas ses agriculteurs », affirme le premier ministre.
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Objectif : lobby pour le conseil européen sur 7 septembre
A l'échelon communautaire, le gouvernement français compte faire entendre la voix de ses agriculteurs le 7 septembre à Bruxelles, date à laquelle se tient le prochain Conseil européen agricole. Il réclamera des mesures pour un prix du lait plus élevé, un soutien des exportations et un assouplissement de l'embargo russe. Au niveau compétitivité, Manuel Valls entend s'assurer que « tous les agriculteurs d'Europe soient soumis aux mêmes contraintes. »
Simplification réglementaire : une pause jusqu'à février 2016
Les syndicats réclamaient un moratoire d'un an sur les nouvelles réglementations. Manuel Valls n'a annoncé qu'une pause de 6 mois : aucune mesure ne sera prise d'ici à février 2016 en France.
Simplification toujours : les réglementations qui seront définies après cette « pause » le seront en associant les professionnels agricoles « très en amont », a promis le Premier ministre, qui se dit « conscient que les efforts demandés aux agriculteurs en matière de qualité et d'environnement, s'ils sont légitimes, sont contraignants et nécessitent des investissements très lourds. »
Augmentation des crédits d'urgence annoncés en juillet
Pour soutenir les agriculteurs, le Premier ministre veut porter à 350 M€ par an les moyens publics de soutien à l'investissement. Pour 2015, les prises en charge des intérêts d'emprunts s'élèveront à 100 M€, et celles des cotisations sociales à 50 M€. Dans le même ordre d'idée, les cotisations sociales des exploitants vont être soulagées de 50 M€ et une réflexion va être lancée pour que la fiscalité agricole soit mieux adaptée à la volatilité des prix.
Pour faire face aux endettements, une « année blanche » est annoncée : l'Etat et les banques fourniront les efforts nécessaires pour que les agriculteurs qui le souhaitent ne payent aucune annuité pour 2015. Le Premier ministre fait les comptes : ce sont donc 3 milliards d'euros qui vont profiter au secteur agricole sur trois ans.