Sept prix pour les prairies fleuries

« Conjuguer agriculture, agronomie et biodiversité : il y a des agriculteurs qui ont su le faire et qui en vivent ». Faire cette démonstration est l’une des vocations du concours prairies fleuries, comme l’a souligné Philippe Girardin, président du comité d’organisation du concours 2011, lors de la cérémonie de remise des prix, le 3 novembre au ministère de l’Agriculture à Paris.

Combiner biodiversité et productivité

Le concours national prairies fleuries 2011 a décernés 7 prix, le 3 novembre au ministère de l'Agriculture.

C’est la 2e édition de cette édition nationale du concours qui rassemble des partenaires des mondes agricoles, de la protection de l’environnement, de la recherche…(1) et qui vise à récompenser les agriculteurs qui ont su trouver sur leurs prairies naturelles, le bon équilibre entre agronomie et biodiversité.

Pour Philippe Girardin, « ce concours part de notre conviction qu’il ne peut pas y avoir une agriculture qui ignore la biodiversité et qu’à l’inverse, on ne peut pas avoir une obsession d’une nature complètement isolée et protégée, car ce serait une insulte à l’expertise des agriculteurs ».

Le succès de ce concours reste, comme l’ont signalé les acteurs impliqués, la qualité du dialogue qu’il permet d’engager sur le terrain, entre agriculteurs, naturalistes, agronomes, botanistes, élus… Un concours dont la première étape, à l’échelle régionale, est bien relayée auprès du grand public.

Cette année, sur les 220 participants de tout l’Hexagone, 25 candidats ont été sélectionnés à l’échelle nationale parmi les gagnants des concours régionaux. A l'échelle nationale, cinq agriculteurs ont reçu des prix dans chacune des catégories, et trois prix spéciaux étaient décernés.

« Moi, je suis surprise qu’on s’étonne autant du savoir-faire des agriculteurs. Tradition, respect des bêtes… : à mes yeux, du bon sens ! », a conclu ironiquement Maryse Morvan, éleveuse à Boussenac (09), qui a reçu, avec son mari, le prix spécial du jury. Leur élevage, en Ariège, compte une quinzaine de vaches laitières pour la production de fromage et une vingtaine de porcs de plein air, nourris en partie avec le petit lait issu de la production fromagère.

Elise et Vincent Roussel, éleveurs à Thivencelle ont été récompensés dans la catégorie « fauche grasse de montagne ». Les 26 vaches de leur élevage bio dépendent beaucoup de l’herbe, puisque leur alimentation est entièrement assurée par les productions de l’exploitation.   Vincent Roussel raconte : « issu d’un enseignement agricole ordinaire, j’ai eu le plaisir de rencontrer des personnes qui s’intéressent à d’autres plantes que celles habituellement enseignées. J’étais surpris qu’on compte, dans cette parcelle plus de sept légumineuses différentes. Eh oui, dans la prairie, il n’y a pas que des mauvaises herbes ! » Le jury a aussi trouvé intéressant que cette parcelle se trouve dans un environnement très urbanisé.

Les portraits des autres lauréats seront prochainement sur Campagnes et environnement :

En bref : Michel Germain a été primé dans la catégorie prairie de fauche maigre de montagne, Paulette Marmottan dans la catégorie prairie de fauche d'altitude, et le Gaec Lamarque dans prairie de fauche de plaine. Un prix spécial “zone humide de plaine” est décerné à Didier Daubord. Les 25 candidats ont reçu un prix collectif de la part des partenaires du monde apicole.