Jusqu’à présent, aucune méthode de lutte chimique ni biologique n’existe contre ce virus qui attaque pêchers, abricotiers et pruniers. Le seul moyen pour éliminer la sharka est donc l’arrachage. Ce que pratiquent d’ailleurs les professionnels des régions du sud de la France touchée par la maladie et où l’arrachage précoce systématique est mis en place depuis 1970. Mais les risques de développement du virus persistent. D’où la signature entre les pouvoirs publics et les organismes professionnels) l’Inra, la DGAL et Viniflhor de la charte de prévention de lutte contre la sharka. « Il est urgent de sensibiliser les arboriculteurs à l’arrachage précoce des arbres contaminés. L’expérience montre que lorsque cette méthode est appliquée de façon systématique, il est possible de stopper, voire de faire reculer cette maladie. C’est le cas dans le Sud-Ouest. Il n’y a donc aucune raison pour que cela ne fonctionne pas dans les départements particulièrement touchés comme la Drôme », précise l’Inra.
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La charte a pour but de « mettre en cohérence l’ensemble du dispositif et de fédérer tous les acteurs de la filière, professionnels, pouvoirs publics et recherche, dans une démarche intégrée », souligne l’Institut. Ce dispositif touche trois domaines : l’organisation de la prévention, la lutte opérationnelle contre la sharka, la mise en place d’un réseau de surveillance épidémiologique.
Tout le monde est d’accord sur l’intérêt de mettre en place un tel dispositif. Reste encore à préciser les modalités de mise en œuvre.
Plum Pox Virus est le nom attribué par les scientifiques à la sharka des plantes. C’est en Europe de l’Est que la maladie a été pour la première fois observée en 1916. Qu’il s’attaque aux pruniers, aux pêchers, ou aux abricotiers, le mal se manifeste par des symptômes similaires. Les feuilles présentent des décolorations nervaires diffuses ou des halos, et les fruits peuvent être déformés, acides et tachés eux aussi d’auréoles. La maladie occasionne de sérieuses pertes pour les producteurs de fruits à noyau.
Le virus de la sharka est disséminé par l’intermédiaire d’une vingtaine d’espèces de pucerons vecteurs ou par le greffage. Aucun traitement curatif n’existe. En attendant la mise au point de méthodes alternatives, la seule mesure de lutte réside dans la surveillance des végétaux sensibles et l’arrachage systématique des arbres contaminés.