SIA – Rencontre avec Yves Berger, directeur général d’Interbev

28 février 2013 - La rédaction 

Rencontré par Campagnes et environnement lors du salon de l'agricuture, Yves Berger, directeur général d'Interbev (1) a apporté son ressenti sur l'affaire Spanghero et le scandale de la viande de cheval. Il ne croit pas à une erreur d'étiquetage, et est convaincu qu'il y a eu une fraude volontaire, vu les quantités de viande de cheval que l'on a fait passer pour du bœuf. M. Berger espère un meilleur dispositif de sanctions pour les coupables, regrettant que ces derniers risquent une peine moindre que celle qui serait infligée à un voleur de lasagnes en grand magasin (2).
 

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Pas la même inquiétude que pour la vache folle
S'il y a eu une évidente baisse de la consommation de plats cuisinés industriels, Yves Berger a également relevé une sensible hausse de la consommation de viande de cheval. Il ne ressent pas une forte inquiétude publique. A ce stade, ce sont davantage les journalistes qui viennent lui parler de l'affaire que les consommateurs, contrairement à d'autres crises, notamment la « vache folle », quand l'aspect sanitaire était clairement au centre des débats. A ce sujet, alors que la Commission européenne a rendu de nouveau possible son usage en pisciculture, M. Berger juge que l'autorisation des farines animales pour l'alimentation des animaux d'élevage serait une énorme prise de risques, « on joue avec le feu », déplore-t-il.

Cependant, Yves Berger précise que même si « le risque zéro n'existe pas », les consommateurs n'ont pas à s'inquiéter : le système de traçabilité actuel est l'un des meilleurs au monde, « c'est bien parce que l'on cherche que l'on trouve », assure-t-il. C'est grâce à ce système de traçabilité qu'une filière peut être remontée rapidement afin de savoir au plus vite la source d'une fraude ou d'un souci d'hygiène.

Yves Berger compte faire en sorte qu'Interbev aille à la rencontre des consommateurs afin d'avoir leur appui. Il espère également que Bruxelles fera en sorte que l'étiquetage soit à l'avenir plus sécurisé, rejoignant la position de Stéphane Le Foll à ce sujet.

(1) Association nationale inter-professionnelle du bétail et des viandes.
(2) D'après Benoit Hamon, un individu qui volerait un plat de lasagnes préparées dans un grand magasin risque une amande pouvant s'élever à 45 000 € et trois ans de prison.

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