Toute la région Grand-Est sera raccordée à la fibre en août 2023. Une résolution sans équivalent en France. « Et cette connectivité ne va pas uniquement servir à streamer des films », lance Pascale Gaillot, vice-présidente agriculture du conseil régional. Le 26 février, au Salon de l’agriculture, était présenté le projet Ferme du futur Grand-Est.
Connexion avec les pratiques plus durables
Pour l’agriculture locale, l’idée est de surfer sur cette ambition. « La connectivité fait partie intégrante de l’innovation en agriculture. C’est un outil indispensable dans notre politique agricole régionale, notamment pour réduire les quantités d’intrants de synthèse », ajoute Pascale Gaillot. Dans le viseur : les multiples applis et services, intégrant de nombreuses données (type de sol, météo, état des plantes, risque d’attaques de ravageurs…), pour aider l’agriculteur à n’utiliser ces intrants qu’en cas de nécessité, et avec le plus de précision possible, et donc moins de déperditions dans l’environnement.
Une centaine d’exploitations accompagnées en 2019
Une version « pilote » de la Ferme du futur a été lancée dès 2018. Une vingtaine d’exploitations sont concernées : un diagnostic y a été réalisé, sur l’utilisation déjà opérationnelle des outils numériques, et de ses potentialités. La région paye cette phase, qui peut aboutir à un accompagnement financier. Pascale Gaillot espère que le nombre de fermes concernées pourra atteindre la centaine en 2019, et ne donne pas de limite pour la suite.
Le projet comprend également la création d’une communauté d’agriculteurs « connectés », pour partager les expériences et les pratiques vertueuses. Une mise en contact avec des « offreurs de solutions » est également prévue. « Nous avons un microcosme très riche de start-up susceptibles d’aider les agriculteurs », complète Pascale Gaillot. Un premier grand point d’étape pourrait être organisé, lors d’un événement local, d’ici à la fin de l’année 2019.
Un diagnostic en cinq axes
La stratégie digitale : challenger le modèle économique de l’exploitation pour profiter à plein de la révolution numérique. L’organisation de l’exploitation : faire évoluer les pratiques opérationnelles et managériales. Le système d’exploitation et l’environnement :appliquer les meilleures pratiques du métier pour garantir des exploitations durables et respectueuses de l’environnement. L’utilisation au mieux des nouvelles technologies pour automatiser et augmenter les rendements des exploitations. La valorisation de l’homme : mettre l’homme au cœur de l’exploitation de demain en développant les compétences et la complémentarité homme-machine.