Les signes officiels de qualité et d’origine recouvrent les AOC (appellations d’origine contrôlée), les labels rouges, les certificats de conformité produits et l’agriculture biologique. Ils offrent aux consommateurs des produits différenciés par leur niveau de qualité, leur spécificité liée aux terroirs ou à certaines caractéristiques, leur mode de production. Il s’agit pour la majorité de démarches sectorielles, centrées sur un atelier de l’exploitation. De son côté, l’agriculture raisonnée porte sur le respect de l’environnement, la maîtrise des risques sanitaires, la santé et la sécurité au travail et le bien-être des animaux dans le cadre d’une approche globale de l’exploitation. Cette démarche a vocation à s’appliquer à toutes les exploitations.
Des démarches différentes
Les démarches de qualité ne s’intéressent qu’aux produits et peuvent mentionner leurs particularités sur les emballages par le biais de mentions et logos spécifiques. En revanche, l’agriculture raisonnée s’applique à l’ensemble de l’exploitation au-delà des productions, avec des obligations de moyens sur les pratiques utilisées mais sans obligation de résultats sur les qualités spécifiques des produits. C’est la raison pour laquelle la communication sur les produits issus d’exploitations en agriculture raisonnée est très limitée et ne bénéficie que d’une mention informative.
Une articulation nécessaire
Ces deux démarches s’avèrent tout à fait complémentaires et ont vocation à terme à se rapprocher. Le référentiel de l’agriculture raisonnée pourrait devenir le socle de bonnes pratiques sur lequel se grefferont les cahiers de charges “produits”. Pour autant, il s’agit de ne pas faire preuve de précipitation, ce qui risquerait de mettre à mal des démarches qualité qui ont fait leur preuve, dégageant un chiffre d’affaires d’environ 22,5 milliards d’euros et présents chez près de 200 000 producteurs. Il conviendrait donc d’intégrer progressivement la protection de l’environnement dans les conditions de production des signes officiels de qualité.
Les conditions de réussite reposent sur :
• l’appropriation de la démarche agriculture raisonnée,
• la reconnaissance de la spécificité des signes officiels de qualité et d’origine visant la segmentation des marchés,
• l’harmonisation des référentiels,
• la simplification des contrôles,
• la progressivité de la démarche.