L’agneau est un repas traditionnel des fêtes de Pâques, qui auront lieu ce dimanche, le 12 avril. 20 % de la consommation annuelle d’agneaux intervient au mois d’avril. Mais cette année, la situation est un peu particulière. L’épidémie de Covid-19 et son impact sur les activités économiques et les déplacements ont de lourdes conséquences sur la filière. L’interdiction des regroupements à cette période de fêtes religieuses, la fréquentation perturbée des magasins et l’arrêt des animations en point de vente ont conduit à une baisse de la consommation de viande. Résultat : « Sur les 520 000 agneaux prêts à la consommation pour le mois d’avril, 25% pourraient ne pas trouver preneur », souligne la Coopération agricole.
Privilégier la production française
Dans ce cadre, les appels se multiplient pour privilégier les agneaux d’origine française. Les représentants du secteur agricole se mobilisent pour que ces produits soient mis en avant dans la grande distribution. « Certaines enseignes ont congelé ou donné les agneaux originaires de Nouvelle-Zélande », indiquait ainsi la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, lors d’un point sur son compte Twitter, le 2 avril. « En travaillant en coordination avec les distributeurs, nous construisons des solutions qui offrent des perspectives de marchés aux agneaux français pour gérer ce court terme difficile », a réagi Dominique Chargé, président de La Coopération Agricole.
Des dons au personnel soignant
Pour palier ce manque de débouchés, des initiatives solidaires, à destination du personnel soignant notamment, voient le jour. Le 8 avril, les producteurs d’Agneau Terroir Alsace, le syndicat ovin du Bas-Rhin, ont organisé la livraison de cent repas cuisinés avec la viande de leur agneau au CHU d’Haguenau. Car l’inquiétude grandit sur l’hypothèse d’un non-écoulement des stocks. « En 2019, Agneau Terroir Alsace avait commercialisé 1 100 agneaux auprès de son réseau de bouchers locaux, les estimations pour 2020 sont de l’ordre de 550 agneaux », indique ainsi un communiqué. En cas de report de la commercialisation de ceux-ci, après congélation, aucune garantie de prix n’existe.
Hier, le @CHLeMans a reçu des tranches de gigot et du sauté d’#agneau pour ses 400 soignants 🏥
Du baume au cœur à l’approche de #Pâques où la filière se mobilise sur cette action d’#AlimentationSolidaire en région @paysdelaloire 👍 pic.twitter.com/zRVwICRFRZ— Interbev Pays Loire (@Interbev_PdL) April 8, 2020
Des agneaux sous labels
La production d'agneaux française bénéficie dans certaines régions de labels. L'agneau du Poitou-Charentes est ainsi estampillé d'une Indication géographique protégée (IGP). Cette appellation est le gage d’un agneau né, allaité au lait maternel et élevé dans un même élevage, obligatoirement situé dans la zone IGP (Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres et Vienne et les cantons limitrophes de ces départements). Son alimentation provient essentiellement de cette zone et est garantie sans OGM, avec une traçabilité assurée par le cahier des charges de la démarche. Les brebis pâturent sept mois minimum par an. Par ailleurs le Diamandin est le nom de l'agneau commercialisé sous Label rouge. Seules sept races sont autorisées, les agneaux sont élevés sous la mère 60 jours minimum, puis, selon la saison, nourris à l’herbe et / ou au foin. Les compléments, à base de céréales, ne contiennent aucun OGM.