Sivens : cinq scénarios et une concertation à poursuivre en janvier

23 décembre 2014 - La rédaction 

Le processus de concertation lancé début novembre sur le très sensible dossier du barrage de Sivens n'aura finalement pas trouvé une issue fin décembre comme l'avait prévu Ségolène Royal. Selon une information révélée par Le Monde le 19 décembre, la ministre de l'Ecologie a demandé aux deux experts Nicolas Forray et Pierre-Alain Roche du Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD), auteurs du rapport débattu depuis deux mois, de « retourner sur place dans les dix premiers jours de janvier » puis présenter un rapport « définitif », mi-janvier. A ce moment, le conseil général du Tarn, maître d'ouvrage, pourrait arrêter sa décision finale sur la nécessité et la forme que prendrait le système de retenue d'eau pour assurer l'irrigation dans la vallée du Tescou. Le projet retenu pourrait faire l'objet d'une nouvelle enquête publique.

Les 5 scénarii du rapport des experts
Les experts ont échafaudé cinq scénarii pour la sortie de crise, comme l'a dévoilé «La Dépêche du Midi» dans son édition du 19 décembre.
1. Statu quo
Le barrage devrait créer une retenue d'eau de 1,5 million de m3. Pour les agriculteurs et la FNSEA, c'est le seul projet pertinent. Les experts préconisent cependant une « reprise des études d'impact et des procédures » et une « clarification du plan de financement correspondant pour être conforme aux encadrements communautaires », la Commission européenne ayant, en effet, lancé une procédure contre la France pour non-respect de la directive sur l'eau.
2. Redimensionner le projet
Une retenue serait construite quelque 300 mètres en amont du projet actuel. Sa capacité serait réduite de moitié, passant à 750 000 m3. « Une partie de la zone humide serait préservée », écrivent les experts.
3. Pomper le Tarn
Pour ce scénario, plus question de barrage ou de retenue. Le Tarn pourrait être pompé directement pour une irrigation en amont.
4. Retenues latérales
L'idée consiste à créer plusieurs retenues (deux ou trois a priori), latérales par rapport au cours du Tescou, « alimentées par pompage et réalimentant la rivière pour soutenir le niveau d'étiage et la compensation des prélèvements d'irrigation ».
5. Retenues collinaires existantes
Ce dernier scénario prévoit d'utiliser les retenues collinaires existantes, c'est la solution privilégiée par les organisations environnementales.

L'occupation continue
Sur le terrain, la situation reste figée. Des dizaines de militants écologistes occupent le chantier depuis des mois. Par ailleurs, des agriculteurs du Tarn et du Tarn-et-Garonne ont une nouvelle fois manifesté, le 18 décembre, contre le blocage de ce projet avec comme slogan : « Ségo girouette, zadiste djihadiste, paysans en colère ».
Dans un communiqué du 19 décembre, Irrigants de France appelle à des discussions loyales et transparentes au sein des instances locales. « Sivens doit se concrétiser pour contribuer pleinement à l'équilibre des territoires et des filières agricoles tout en préservant l'équilibre des milieux aquatiques », indiquent-ils.


 

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