Sous la couette, le maïs

5 janvier 2005 - La rédaction 
Garnir les couettes grâce à des fibres à base de produit d’origine renouvelable plutôt qu’avec des fibres polyester d’origine fossile. C’est possible ! Précurseur depuis plus de dix ans dans le domaine des produits “santé”, Abeil, fabricant de couettes et d’oreillers axe aujourd’hui sa stratégie de développement sur la Bio-attitude. Et la fibre “origine-maïs” occupe une place importante dans ce choix stratégique.

Cette démarche est un tout, explique Hugues-Arnaud Mayer, P.-d.g. de la société Abeil. Notre implantation géographique au cœur de la nature dans une région qui compte deux parcs nationaux fait partie de cette logique globale. Récemment, nous avons investi sur le site de l’usine notamment pour le tri des déchets. Et dans nos produits nous cherchons à substituer le garnissage à base de polyester d’origine fossile par des produits d’origine renouvelable. Nous avons par exemple garni des coussins de graines de sarrasin, de lavande ou encore d’eucalyptus. Dans cette optique, le maïs occupe une place non négligeable puisque nous utilisons le PLA (voir schéma ci-contre) comme fibre de remplissage depuis deux ans et comme fibre tissée pour les enveloppes extérieures des couettes depuis l’année dernière.”

Certificats “non ogm”

L’entreprise a en effet testé le PLA en 2000 afin de vérifier son aptitude au carnage de la fibre PLA. Une fois les tests techniques terminés, Abeil a souhaité pouvoir garantir une “traçabilité non ogm” à ce produit dont la fabrication est exclusivement issue de maïs produits aux États-Unis. Les certificats de traçabilité ont été obtenus en 2001. Entre temps, l’entreprise a lancé avec succès les couettes à base de PLA sur le marché espagnol, notamment avec la chaîne de distribution Corte Inglès. Quant au prix de revient, certes il est plus élevé que le polyester de base, mais il est comparable à celui des grandes marques de qualité.

“Le maïs n’est pas la seule source renouvelable dans notre gamme de produits, ajoute Hugues-Arnaud Mayeur. Nous fabriquons aussi des couettes dont la fibre intérieure est constituée à partir de bambou. Ingéo étant une fibre très douce au toucher nous avons aussi décliné son utilisation pour le tissu extérieur de la couette et non plus seulement pour la partie remplissage. Pour cette partie nous faisons appel au

savoir-faire d’un tisseur lyonnais. La couette 100 % Ingéo est un de nos produits très haut de gamme. Sur le marché français, ces produits sont vendus via plusieurs réseaux de VPC mais aussi en grande surface.”

Abeil (150 salariés) est située à Aurillac (15) depuis plus de cent ans. Fabricant de couettes et d’oreillers, elle est le leader européen sur ce secteur (35 Md€ de CA dont 15 % à l’exportation).

Des fibres jusqu’au textile

Abeil a été l’une des premières sociétés à développer le PLA (fibres à base de maïs) en France dans le secteur des couettes et des oreillers.

En France, le lancement commercial de Ingéo dans le secteur des fibres a eu lieu en septembre 2004. Désormais le produit est présent dans la plupart des grands magasins sur des produits “blancs” comme les couettes, les oreillers, les matelas ou encore les draps pour leur partie garnissage, plus rarement sur les enveloppes extérieures. La Camif notamment a sélectionné des couettes et oreillers 100 % Ingeo. “Les principaux arguments mis en avant, précise Dominique Desbarres, responsable du développement Ingéo sur le secteur des fibres pour la France, sont la préservation de l’environnement puisque cette matière est aussi une source de carbone d’origine renouvelable. Son procédé de fabrication, qui met en œuvre une fermentation et une extraction physique par force centrifuge, est aussi un des arguments forts comme le gonflant de fibres, leur soyeux et leur qualité d’isolation. Pour nos clients français qui demandent un certificat non OGM, nous fournissons une attestation concernant le produit fini. On ne dit pas que les maïs utilisés ne sont pas OGM, on dit simplement que la fibre ne l’est pas. Pour ce qui est de la suite du développement d’Ingéo en France, nous travaillons actuellement à son prochain lancement sur le secteur de l’habillement.”

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