SPECIAL PRESIDENTIELLE – La parole à Nicolas Sarkozy

24 février 2012 - La rédaction 

Le chef de l'Etat a endossé ses habits de campagne. Nicolas Sarkozy, Union pour la Majorité présidentielle, répond aux questions de Farre et campagnesetenvironnement.fr.

1 – Quels sont les points clés de votre programme à l'élection présidentielle pour encourager une agriculture respectueuse de l'environnement, au niveau européen et au niveau français ?

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Nicolas Sarkozy, Union pour la Majorité présidentielle

Nicolas Sarkozy : Il est pour nous évident que l'agriculture doit être durable économiquement, socialement et d'un point de vue environnemental. Il en va de l'intérêt de tous. C'est ce que nous défendons en France et c'est également le message que nous portons en Europe.
Je n'oublie pas que le produit de l'agriculture est un produit à part et qu'il est indispensable à la vie. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles nous exigeons au niveau européen le maintien du niveau du budget de la PAC. Mais je considère également que l'agriculture représente un atout stratégique majeur car il n'y a pas de puissance politique sans puissance agricole et il n'y a pas de secteur agro-alimentaire fort sans production agricole nationale. N'oublions pas qu'en 2050, il faudra nourrir 9 milliards d'individus. Notre regard sur l'avenir de l'agriculture et sur son développement doit être pragmatique. Nous devons soutenir la recherche et l'innovation dans ce secteur.
Enfin, je rappelle que les secteurs agricole et agro-alimentaire  ont  un solde commercial positif. Notre excédent commercial atteint près de 12 milliards d'euros en 2011 Les secteurs agricole et agro-alimentaire  sont donc une force qu'on ne saurait fragiliser. 

 

2 – Comment envisagez-vous de rendre compatibles les nouvelles exigences environnementales avec la rentabilité économique des exploitations agricoles ?

Nicolas Sarkozy : L'agriculture n'est pas une activité comme une autre et on ne saurait la livrer aveuglément aux règles du marché. C'est la raison pour laquelle j'ai mis la lutte contre la volatilité des prix des matières premières à l'ordre du jour de la présidence française du G20 en 2011. Les priorités identifiées – recherche, régulation des prix et transparence –  constituent une feuille de route dont la France doit défendre la mise en œuvre au sein des instances internationales.  
Par ailleurs, notre approche ne doit pas être naïve. On ne saurait imposer aux paysans de respecter des règles toujours plus strictes en matière sanitaire, environnementale ou encore de bien-être animal, et signer des accords qui aboutiraient à ouvrir nos frontières à des produits qui ne respectent aucune de ces règles. Pour cette raison, nous sommes particulièrement attachés à l'instauration d'un principe de réciprocité des normes sanitaires, sociales et environnementales dans les échanges internationaux. Nous devons aussi réfléchir à une taxe sur les importations pour pénaliser les distorsions de concurrence. C'est évidemment un sujet complexe qui nécessite des négociations au niveau international.  .

 

3 – Quatre dossiers spécifiques à l'agriculture ont été portés par le Grenelle de l'environnement (agriculture biologique, Ecophyto 2018, certification des exploitations HVE et performance énergétique des exploitations) : quelle évolution (poursuite, intensification, réorientation, voire annulation) impulserez-vous sur ces dossiers ?

Nicolas Sarkozy : Le Grenelle de l'environnement a permis un mouvement de réformes visant à prendre davantage en compte la protection de l'environnement en incitant les agriculteurs à faire évoluer certaines pratiques. Je tiens à rendre hommage aux agriculteurs qui s'engagent, réalisent des efforts et font considérablement évoluer la situation.
A ce jour, plus de 140 000  agriculteurs ont suivi une formation et obtenu leur « Certiphyto ». Les agriculteurs ont réduit les intrants de moitié au cours des 20 dernières années. Il faut maintenir le plan Ecophyto et réduire les substances, mais dans un contexte économique soutenable : c'est-à-dire  au fur et à mesure qu'on trouve des produits de substitution. En aucun cas la France seule ne doit interdire des produits autorisés au niveau européen sous peine d'une distorsion de concurrence avec nos voisins européens. Par ailleurs, grâce au Plan de Performance Energétique, ce sont notamment 71 millions d'euros d'aides du ministère de l'Agriculture qui ont été allouées entre 2009 et 2011 pour financer des investissements individuels économes en énergie. Enfin, les surfaces en bio ont progressé de 50% depuis 2007. La France n'avait jamais connu ce niveau de développement du bio.
Nous considérons qu'il faut poursuivre les efforts pour atteindre les objectifs fixés dans ces différents domaines. 

 

4 – Quel est selon vous le premier défi que doit relever l'agriculture française dans les cinq prochaines années ?

Nicolas Sarkozy : Dans un cadre de régulation rénové et dynamique, qui soutient le développement du secteur agricole et agro-alimentaire, il est essentiel d'investir sur nos jeunes agriculteurs ainsi que sur la recherche et l'innovation pour mettre notre agriculture en capacité de répondre à une demande mondiale grandissante et pour en faire un secteur économique majeur pour notre pays.

 

Farre, Forum de l'agriculture raisonnée respectueuse de l'environnment ; Terre-écos, éditeur de campagnesetenvironnement.fr

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