La première graine*. Un titre de livre qui a du sens pour son auteur, Stéphane Le Foll. « Si je l’ai écrit, ce n’est pas pour donner des leçons, mais pour poursuivre le débat sur l’agro-écologie », explique le locataire du ministère de l’Agriculture durant le mandat de François Hollande. L’agriculture doit se réinventer et les cultivateurs en seront eux-mêmes les artisans. D’ailleurs, l’auteur dédie son livre « aux cultivateurs, pionniers qui ont anticipé les mutations, qui par leurs expériences et expérimentations sont capables de construire les modèles de demain. »
« La photosynthèse est gratuite »
C’est du terrain qu’est venue l’idée de combiner les enjeux environnementaux et économiques. Les précurseurs n’appliquaient pas un modèle, mais cherchaient leur propre voie. « Lutte contre le réchauffement climatique, préservation de la biodiversité, prise en compte des écosystèmes et des mécanismes de la nature… sont la grande ambition d’aujourd’hui et de demain. Ne plus chercher à les bouleverser par des actions qui souvent miraculeuses, mais peu durables. De modèles très gourmands en capital, en chimie, en machines, on va revenir à des modèles moins coûteux mais performants en termes économiques et écologiques. La révolution de l’agro-écologie est en dynamique et elle donnera une place aux cultivateurs parce qu’elle est la modernité. Ces artisans de l’ombre, grâce au soleil de la photosynthèse, peuvent enfin capter la lumière », écrit Stéphane Le Foll.
L’auteur ne cherche pas à dresser un bilan de ses cinq années passées au ministère de l’Agriculture, car il estime que c’est trop tôt pour le faire. En revanche, il réaffirme ses convictions articulées autour d’une agro-écologie performante, car très intensive en connaissances, s’appuyant sur des initiatives collectives, et conçue dans le cadre de la bio-économie.
Damien Raison
* « La première graine », de Stéphane Le Foll, éditions Calmann-Lévy, 180 pages, 17 €