Surmortalité des abeilles aux Etats-Unis

10 avril 2008 - La rédaction 
Les Américains sont confrontés comme nous à une chute du nombre d'abeilles, notamment due aux parasites. Les récoltes de fruits en pâtissent. L'incidence économique est telle qu'ils ont mis au point une méthode de transhumance pour amener des abeilles sur les lieux à polliniser. Témoignage de Dennis Van Engelsdorp le 8 avril, lors des assises du Réseau biodiversité pour les abeilles.

Les Etats-Unis sont obligés de pratiquer la « transhumance » par camions entiers de ruches d’abeilles pour polliniser leurs vergers à l’époque de la floraison, « sinon nous ne pourrions pas produire de fruits », indique le 8 avril, lors des assises du Réseau biodiversité pour les abeilles, Dennis Van Engelsdorp, coordonnateur du groupe de travail américain CCD (Colony collapse disorder). Car les Etats Unis sont, eux aussi, confrontés à une chute du nombre d’abeilles entamée depuis 1945. Elle a été brutale dans les années 80, raison attribuée à la venue de parasites d’Europe, notamment le Varroa qui attaque également d’autres insectes pollinisateurs.

A cela s’ajoute l’hiver rigoureux de 2006-2007, au cours duquel les pertes en abeilles sont estimées à plus de 30 %.

Pour Dennis Van Engelsdorp, pour éviter la forte mortalité des abeilles, il faut avant tout les soigner contre les maladies et leur apporter une bonne nourriture.


La santé avant tout

Pour Dennis Van Engelsdorp, la mortalité des abeilles est due à plusieurs phénomènes. Mais les parasites sont les premiers responsables, Varroa mais aussi la Nosema venue d’Asie. D’où la nécessité de soigner au bon moment les insectes, ce que négligent souvent les apiculteurs. L’alimentation des abeilles est aussi vitale, à qui il faut apporter de la bonne nourriture (pollen) en quantité et régularité. Quant aux pesticides épandus sur les cultures, leur rôle est infime sur la mortalité des abeilles, affirme le chercheur américain, s’appuyant sur les travaux de son laboratoire. « Les abeilles sont comme nous. Si nous sommes mal nourris, fatigués, nous avons plus de chance d’attraper la grippe ».

Du pollen et des sous

Les Américains ont calculé la valeur qu’apporte la pollinisation. En Pennsylvanie, elle représente 56 millions de dollars, chiffre qui atteint les 16 milliards de dollars pour l’ensemble des Etats-Unis. « Sans abeilles, ni pommes, ni poires, ni pêches ! »

L’horrible Varroa

Le Varroa est un acarien qui se nourrit en suçant l’hémolymphe (« sang ») de l’abeille. L’opération entraîne souvent la contamination par bactéries et virus dont le Varroa peut être vecteur. Un rucher entier peut être décimé, les abeilles affaiblies ayant des difficultés à se nourrir, à retrouver leur ruche et à être résistantes pendant l’hibernation. Des traitements existent qui sont fortement préconisés par les chercheurs.

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