"Terra Vitis, première démarche de viticulture durable en France"

La démarche Terra Vitis rajeunit son image grâce à un nouveau logo et un nouveau slogan. Ainsi le message associé au visuel « plaisir du vin, terre vivante » remplace « viticulture durable – Observer, respecter pour produire ». Jean-Henri Soumireu-Lartigue, animateur de la Fédération nationale Terra Vitis, explique cette évolution.

Pourquoi avez-vous abandonné le concept de développement durable qui n'apparaît plus sur votre logo ?
Jean-Henri Soumireu-Lartigue : Terra Vitis n'a pas abandonné ce concept ! Terra Vitis est et reste la première démarche de viticulture durable en France avec 498 adhérents en 2012 et une présence renforcée sur le territoire. De nouveaux vignobles nous ont rejoints l'an passé (Champagne, Sancerre et Cahors).
Terra Vitis continue, à travers son référentiel qui comporte 95 engagements, à faire la promotion de la viticulture durable en mettant en avant ce qui constitue le cœur de cette démarche, à savoir l'observation. Muni d'une loupe, l'adhérent Terra Vitis examine ses parcelles, à la recherche de symptômes de maladies. Il comptabilise le nombre de ravageurs (par exemple, les vers de la grappe) et d'auxiliaires de la vigne, ces toutes petites bêtes qui éliminent les ravageurs, avant de décider de la conduite à adopter. Terra Vitis apporte la garantie d'une perpétuelle évolution basée sur le partage des bonnes pratiques entre viticulteurs et entre régions… Les expériences se capitalisent plus facilement. Terra Vitis est à l'écoute de tous les progrès qui vont amener la faune et la flore à vivre en complète harmonie avec la vigne… car celle-ci a besoin de cette biodiversité !

« Terra Vitis est et reste la première démarche de viticulture durable en France » affirme Jean-Henri Soumireu-Lartigue

Actualisez-vous simplement votre image ou évoluez-vous également au niveau technique ?
J-H S-L : Terra Vitis propose depuis toujours un cahier des charges technique et adapté, respectueux de l'environnement et sans impasse technique pour les vignerons. Néanmoins, le concept de viticulture durable reste flou dans l'esprit des consommateurs. Il est difficile d'expliquer à des clients non connaisseurs une démarche complexe. Ainsi, il ne peut y avoir de discours rodé et répété, car il y a autant d'explications différentes que de viticulteurs. Pour développer Terra Vitis au niveau commercial, nous devions donc clarifier et moderniser notre communication et ensuite former nos adhérents à mieux informer leurs clients. Ils sont en effet les premiers relais de la démarche. Pour se faire, en 2013, Terra Vitis renforce donc sa communication grâce à une nouvelle stratégie et un nouveau logo qui incarne l'équilibre de sa démarche. Le visuel est  pédagogique : la chrysope, la « demoiselle aux yeux d'or » précieuse dans la culture de la vigne est à l'honneur.

Le nouveau logo met en avant la chrysope, la « demoiselle aux yeux d'or », auxiliaire de la vigne.

Mais Terra Vitis continue toujours à évoluer au niveau technique. D'ailleurs le ministère de l'Agriculture a attribué à Terra Vitis l'équivalence du niveau 2 de la certification environnementale sur tous les territoires, à l'exception de la Champagne qui va faire sa demande en 2013. Cette norme, difficile à obtenir, est de fait attribuée aux vignerons ayant obtenu le droit d'utiliser la marque Terra Vitis. Ceux-ci peuvent désormais communiquer sur cette certification environnementale pour leur activité viticole sur leurs supports d'information tels que les sites internet ou les dépliants. Les associations locales Terra Vitis accompagnent les viticulteurs qui souhaitent aller plus loin et atteindre le niveau 3 dit HVE, haute valeur environnementale, qui leur permet d'apposer une mention spécifique sur les bouteilles.

C&E : Quelles sont vos perspectives à venir ?
J-H S-L : Nous envisageons la poursuite du travail de valorisation commerciale de la démarche sans négliger toutefois les évolutions techniques.
Ainsi, Terra Vitis continue à participer aux salons, tel celui des vins de Loire dernièrement ou Vinexpo au mois de juin prochain. Mais un travail de présentation et de promotion auprès des circuits CHR, Caviste Hôtel Restauration, va aussi être entamé.
Le volet œnologique, inséré dans le cahier des charges Terra Vitis en 2004, va être retravaillé par le biais de commissions techniques en 2013 avec pour objectif de traiter de sujets comme la maîtrise des doses de SO2, de l'oxygène dissous dans les vins lors des mises en bouteille et des problématiques liées aux contaminants des vins