Figuier, navet et noisette. Ce sont les trois seules cultures sur lesquelles les néonicotinoïdes pourront être utilisés en France, jusqu’en 2020. Alors que l’interdiction des molécules de cette polémique famille d’insecticides est entrée en vigueur en septembre 2018, une décision restait en suspens : celle des dérogations à accorder aux agriculteurs susceptibles de se retrouver dans des impasses avec ces interdictions. Autrement dit, sans le moindre levier d’action pour protéger leurs cultures contre certains ravageurs. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) avait émis ses recommandations en la matière en mai 2018.
Trois usages autorisés, soit 0,4 % des volumes utilisés en 2017
Un projet d’arrêté vient trancher cette question. S’il était validé en l’état, après une consultation ouverte jusqu’au 11 avril 2019, seuls trois usages seraient permis jusqu’au 1er juillet 2020, et tous concernent le même néonicotinoïdes : l’acétamipride. Il resterait autorisé pour lutter contre le balanin de la noisette, les mouches du figuier et les pucerons du navet. Le texte précise en outre que l’utilisation des produits en période de floraison de la culture traitée est interdite.
Selon le ministère de l’Agriculture, ces trois usages représenteraient seulement 0,4 % des volumes de néonicotinoïdes utilisés en 2017. L’interdiction des néonicotinoïdes, suspectés d’avoir un impact sur la santé des abeilles, était une mesure de la loi biodiversité votée en 2016.